Coronavirus : comment s’organise la prise en charge dans le Segréen ?

Une entrée dédiée, un filtrage téléphonique : deux cabinets à Segré, un à Candé sont ouverts pour la prise en charge de malades présumés. Les médecins du secteur vont se relayer.

17 mars 2020 à 23h55 - Modifié : 25 mars 2020 à 12h13 par Coralie Juret

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Crédit : Le Pôle Santé Simone-Veil à Segré / Google Maps

Face à la montée en puissance de l'épidémie de coronavirus, les médecins s'organisent. Dans le Segréen, les potentiels malades sont pris en charge par une vingtaine de médecins au Pôle Santé de Segré, dont la maison médicale de garde est coordonnée par le Dr Antoine Lacombe.

“Tous les médecins du coin sauf un ou deux pour raison médicale, participent au tour de garde qu'on a fait. On a créé deux cabinets coronavirus au sein de la maison médicale de garde. On en a un troisième sous le coude si ça devenait trop important, on fait des permanences pour le moment de deux fois 3 heures dans la journée. Candé également a un cabinet coronavirus, et le week-end le cabinet coronavirus sera sur Candé.”

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L'accès se fait uniquement par téléphone, aux standards des cabinets médicaux. “N'appelez pas si vous avez un simple rhume sans fièvre et restez chez vous”, préviens le Dr Lacombe, au “risque de saturer le réseau téléphonique”.

Toutes les autres consultations et prises de sang sont à reporter, sauf urgence ou consigne du médecin, et les cabinets à éviter surtout pour les personnes âgées ou fragiles. Pour rappel, tous les Français doivent rester confinés chez eux depuis ce mardi 17 mars, midi.

“On ne veut pas voir de personnes âgées dans les couloirs”

“On continue à faire des renouvellements sans problème chez des gens en bonne santé”, explique le Dr Lacombe. “Si les gens ont une pathologie un peu lourde ou les personnes âgées qui ont beaucoup plus de risque que les autres, clairement il ne faut pas qu'il viennent, on ne veut pas les voir dans les couloirs du cabinet médical !”. Le médecin généraliste s’insurge : “Je sors du laboratoire d’analyses médicales qui nous dit : “les gens viennent nous voir pour faire leur cholestérol”, c'est vraiment pas le moment ! Ils risquent de donner le virus aux soignants qui sont là, ils risquent de l'attraper…  le cholestérol s’il est fait dans deux mois, ça n’a aucune importance. Par contre s’ils ont une prise sang parce qu’ils sont sous anticoagulants, oui il faut la faire, mais le reste on ne le fait plus !”

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Le coronavirus peut aussi atteindre des personnes plus jeunes, rappelle d’ailleurs le médecin segréen. Ceux qui présentent les symptômes d'un rhume doivent se confiner dans une pièce de leur maison, préconise le Dr Lacombe, par mesure de précaution. “On ne finit pas non plus l'assiette de son enfant”.

“Pour nous, c’est le dénuement”

Ces médecins sur le front de l’épidémie ont pris en charge lundi une petite trentaine de patients présentant des symptômes en lien avec le coronavirus, sans savoir s'ils étaient porteurs de la maladie. Des professionnels de santé bien mal lotis eux-mêmes comme le racontait hier le Dr Antoine Lacombe.

“C’est un peu le dénuement. Il n’y a plus de masques en France, on était censé avoir 50 masques, on en a plus près de 40. Bien évidemment les stocks sont déjà épuisés, on a retrouvé des vieux stocks de la grippe H1N1 de 2001, périmés depuis belle lurette mais on n’a que ça donc on met ça. Il y a des masques qui sont censés arriver demain (NDRL, ce mercredi 19 mars) dans les pharmacies réservés aux professionnels de santé. Et nous on devrait avoir une dotation via l'hôpital dans la semaine avec des masques, des lunettes, des surblouses.”

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La porte-parole du gouvernement Sibeth N’Diaye a d’ailleurs confirmé la distribution de masques dès ce mardi 17 et jusqu’à demain jeudi dans les officines.