Coronavirus : écoles fermées, comment ça se passe en Anjou ?

Education, santé, économie... tous les aspects de la crise sanitaire liée au coronavirus ont été abordés ce vendredi soir à Angers. Les hôpitaux et personnels de santé se tiennent prêts à affronter le pic de l'épidémie.

13 mars 2020 à 21h00 - Modifié : 13 mars 2020 à 21h04 par Coralie Juret

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Les services de l'Etat réunis autour du préfet René Bidal (au centre) faisaient le point sur la situ
Crédit : CJ

56 cas confirmés en Pays de la Loire dont 13 en Maine-et-Loire et 4 en Mayenne. La région est moins touchée par le coronavirus que d'autres en France, mais l'Agence régionale de santé (ARS) constate “une hausse importante des contaminations” et “une hausse des hospitalisations”. 

C'est une épidémie “à prendre au sérieux” a dit hier Isabelle Monnier, déléguée territoriale de l'ARS en Maine-et-Loire, “toutes les tranches d'âge” peuvent être touchées. Avec le préfet René Bidal, elle a insisté sur l'importance des gestes barrière alors que les élections sont maintenues dimanche : tousser ou éternuer dans son coude, se laver les mains fréquemment et se tenir à distance.

Du travail à la maison pour les élèves

Lundi matin, les crèches et établissements scolaires du pays seront fermés au moins jusqu'aux vacances de printemps, a annoncé le Ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer. Une façon de “limiter le pic de la pandémie” qui a contaminé 3661 Français et en a tué 79, a expliqué le préfet de Maine-et-Loire ce vendredi. 

Ce sont pas des vacances qui commencent lundi, mais "une situation dégradée" qui nécessite une "continuité pédagogique" comme l'a dit René Bidal. Les élèves recevront donc du travail à faire à la maison, avec l'accompagnement des parents explique le Directeur académique (DASEN) de l'Anjou Benoît Dechambre.

“Par exemple au collège et au lycée, nous avons un e-lyco, l’espace numérique de travail. Ça peut être e-primo, la même chose dans les écoles, ou simplement par les adresses email. Mais aussi par une permanence assurée par les directeurs d'école et les enseignants pour une présence, un contact physique. Tout le monde ne dispose pas encore d'une adresse de courrier électronique, et pour autant tous les élèves pourront travailler à la maison et rendre leurs devoirs, et continuer à acquérir des compétences nécessaires”.

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Des parents qui devront s'organiser pour garder ou faire garder les enfants “pour un temps plutôt long”, avec à l'esprit la fragilité des plus âgés, grands-parents donc. Pour eux deux options, jongler avec le télétravail ou prendre un arrêt qui sera indemnisé sans carence pendant 14 jours par parent. Dans ce dernier cas, c'est à l'employeur de faire la démarche sur le site de l'Assurance maladie. Les agents de la fonction publique auront eux la possibilité d’une autorisation spéciale d’absence pour garder leurs têtes blondes.

Pour les personnels médicaux et paramédicaux en première ligne dans la gestion de l'épidémie, les enfants seront accueillis dès lundi dans leur établissement ou crèche par 10 au maximum, afin “que toutes les forces de santé soient mobilisées”. L'Agence régionale de santé a d’ailleurs déclenché le plan blanc hier dans les hôpitaux pour doubler la capacité de lits en réanimation.

“Faire en sorte qu’il n’y ait pas une réaction en chaîne de l’économie”

Sur le plan de l'économie, une quarantaine d'entreprises du Maine-et-Loire avait demandé des mesures de chômage partiel en date de jeudi soir. Des mesures aussi ouvertes aux travailleurs indépendants. “Par mail les chefs d'entreprise pourront communiquer avec les services des impôts pour revoir si besoin leurs échéances sociales et fiscales”, des dégrèvements pourront être appliqués en cas de menace pour l'entreprise. Les services de l’Etat seront “les plus réactifs possible” a indiqué le préfet Bidal.

Depuis hier les rassemblements de plus de 100 personnes sont interdits partout en France. Cela concerne aussi bien les spectacles, que les mariages ou manifestations sportives.