Dans le Haut-Anjou, problème de concertation pour la réouverture des routiers

Ils sont six en Mayenne, cinq dans le Maine-et-Loire, mais dans le Haut-Anjou le maillage pose question.

10 novembre 2020 à 16h30 - Modifié : 10 novembre 2020 à 16h57 par Alexis Vellayoudom

OXYGENE RADIO
En attendant le Rendez-vous des Chasseurs continuera la vente à emporter
Crédit : Alexis Vellayoudom

Si vous êtes routier, vous pouvez de nouveau casser la croûte à Saint-Quentin-les-Anges. L’établissement Le Relais fait partie des six restaurants routiers qui rouvrent sur le département de 18h à 10h du matin pour les professionnels du transport routier. Une décision gouvernementale prise pour permettre aux chauffeurs routiers d’assurer "leur mission dans des conditions de travail dignes et adaptées aux conditions climatiques", explique le gouvernement.

Écouter le podcast

Pour le restaurateur, Jérôme Trottier, associé gérant du Relais, c’est une surprise. Il n'a pas été prévenu par la préfecture et pour lui la décision a manqué de concertation, "on a un souci, c'est que l'axe Segré-Craon est fermé depuis le 6 janvier et on fait très peu de routiers. Ce qu'est dommage, c'est qui a des restaurants qui auraient voulu rouvrir qui ne sont pas gênés pas des travaux et qui n'ont pas eu cette chance-là. La Préfecture a fait des choix, mais je ne sais pas comment".

Avant la fermeture pour le second confinement, Le Relais faisait 3 routiers, "au lieu de 15-20 habituellement parce que tous ceux du Maine-et-Loire ne peuvent pas venir. La réouverture franchement, on va vivre avec mais ça va rien nous donner de plus".

À côté de ça, le restaurateur propose des plats à emporter froids/chaud le midi, du lundi au vendredi et un plat à thème pour le week-end. Les commandes sont à passer le matin avant 9h30 et 11h le vendredi pour le plat du week-end.

Pas de restaurants dans le segréen

Faute de pouvoir aller à Sainte-Quentin-les-Anges, les routiers qui circulent sur les axes Rennes-Angers ou Rennes-Tours en passant dans l'Anjou Bleu ne pourront s'arrêter qu'à Jarzé-Villages (50 min), l'un des cinq restaurants autorisés à rouvrir dans le Maine-et-Loire, ou à Derval en Loire-Atlantique (1h).

Écouter le podcast

Aucun n'est situé dans le nord-ouest du département, une déception pour le Rendez-vous des Chasseurs à Segré qui en temps normal accueille beaucoup de routiers, mais le restaurant ne rentre pas dans les critères des restaurants routiers, sans douche et pas d’ouverture le soir,

"J'ai des parkings qui sont là, j'ai les salles qui sont immenses où on peut mettre les gens à 4 mètres de différence. On nous laisserait ouvrir de 12h à 14h pour laisser manger nos clients qui travaillent dans les tranchées ou sur les toits. Et avec les intempéries, je pense ce n'est pas très sympa",

 

Et pourtant à l’approche du froid, les routiers aimeraient manger en intérieur que ce soit le midi ou le soir. Bernard Nouvel, est chauffeur dans les céréales. Il a la chance de pouvoir manger chez lui le soir, mais le midi, c’est seul dans son camion,

 

"J'aime mieux manger à table. C'est plus conviviale. L'été ça passe le casse-croûte, mais l'hiver on a besoin de faire une petite pause et on préfère être assis à table au chaud",

 

Et le maillage départemental pose problème. Deux restaurants à Cholet, un à Doué, un à Vivy et un à Jarzé-Village, mais aucun dans le segréen,

 

"On a encore oublié le segréen comme d'habitude. On est sur un axe Rennes, Laval, Angers et Nantes", explique Jean-Marie Balavoine.

Aujourd’hui, de la bouche du patron le Rendez-vous des Chasseurs n’est pas rentable avec des plats à emporter. D’autant que le gérant nous confiait que plusieurs entreprises du Segréen ont interdit leurs ouvriers de venir chercher des plats à emporter.

Routier 1.jpg (127 KB)Peu de routiers s'arrêtent pour la vente à emporter au Rendez-vous des Chasseurs 
©Alexis Vellayoudom

Le Rendez-vous des Chasseurs propose des plats à emporter le midi du lundi au vendredi. Un plat traditionnel le vendredi. Les commandes sont à passer avant 10h.

Contactée la DREAL, Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, confirme que les critères ont été établis en fonction de la fréquentation des établissements et des axes routiers, mais est consciente qu'il y a des zones délaissées.