Décès de Vanille à Angers : la délicate mission de l'ASE

Une petite fille placée et pourtant morte des mains de sa maman, de son propre aveu. Le décès de la petite Vanille, 1 an, en Maine-et-Loire illustre la délicate mission de l'Aide sociale à l'enfance (ASE), un service du Département chargé de protéger les enfants. Il a accepté de nous expliquer comment.

14 février 2020 à 16h24 - Modifié : 14 février 2020 à 16h42 par Coralie Juret

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Crédit : truthseeker08 / Pixabay

1800 enfants sont actuellement placés sous la responsabilité du Département de Maine-et-Loire. La moitié en structure, l'autre chez des familles d'accueil, les assistants familiaux. L'aboutissement d'une procédure qui démarre par une "information préoccupante" auprès du Département, de l'ordre de 3000 chaque année. Ce sont des alertes de travailleurs sociaux, de médecins, d'enseignants, de l'entourage…

Elles peuvent être sans suite, ou donner lieu à une aide éducative pour accompagner parents et enfants. Dans 40 % des cas, c'est le juge des enfants ou le procureur de la République qui est saisi. “Une difficulté éducative des parents ou une absence des parents dans leurs fonctions, qui nécessite que l'enfant est en danger pour sa sécurité pour son bien-être”, explique le directeur général adjoint aux Solidarités au Département. “C’est l'intérêt de l'enfant qui dicte les mesures qu’on va mettre en place”.

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Maintenir ou rompre le lien

Quand décision de placement il y a par la justice, maintenir les fratries n'est pas toujours évident car l'offre de services entièrement revue il y a quelques années est presque déjà saturée, avoue Antoine Danel. Et c'est l'intérêt de l'enfant qui prévaut dans le maintien ou non du lien avec la famille. “Ce n'est pas toujours de conserver leur lien avec les parents. On a des situations dans lesquelles il est de l'intérêt de l'enfant, d’être éloigné de ses parents. Parfois vous avez aussi des choses très graves qui se déroulent au sein de fratries”.

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"On ne peut pas tout résoudre"

Un travail difficile qui "fait dans la dentelle" résume le responsable de l'Aide sociale à l'enfance, mais qui n’a hélas pas pu sauver la petite Vanille. “Ça montre que les missions de l’ASE sont extrêmement très complexes”, réagit Antoine Danel. “Il n’y avait effectivement eu aucun signe avant-coureur, on a eu affaire à quelqu’un qui était dans la dissimulation, dans la préméditation. Tout a été fait en accompagnement à tous les niveaux de l'enfant, de la mère, des deux. Ça montre effectivement qu’on est sur des missions très compliquées, qu'on ne peut pas tout résoudre. On est face à un drame affreux, mais combien de drames affreux ont été évités par l’ASE ? Tous les jours on évite des drames”.

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Un drame qui a laissé des équipes déjà marquées par une affaire de pédophilie hors normes en 2004, dans la “sidération”, “sous le choc”. Les services du Département n'ont pas montré de dysfonctionnements, a par ailleurs confirmé le procureur de la République d'Angers.