L'ARS Pays de la Loire et le personnel hospitalier prêts pour "une guerre sanitaire"

Pas de circulation intense du virus dans la région, mais les hospitaliers se préparent à une vague épidémique. L'ARS Pays de la Loire décompte un deuxième mort dans la région au CHU d'Angers.

17 mars 2020 à 17h00 - Modifié : 25 mars 2020 à 12h14 par Alexis Vellayoudom

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La région pourrait accueillir des patients des services engorgés de l'Est
Crédit : point de situation en préfecture de la Mayenne le 6 mars 2020 / CJ

"Nous fonctionnons désormais comme un Etat-major militaire", explique la directrice générale du CHU de Nantes, Laëtitia Flender. Le CHU de Nantes a créé un comité stratégique qui réunit du personnel médical et administratif. L'objectif aujourd'hui, centrer l'action sur les personnes cibles, fragiles et prioritaires comme les résidents d'EHPAD, les personnes à risques, etc... 

Les services hospitaliers et l'ARS se préparent à une vague épidémique, "ce n'est qu'une question de jours". Ils rappellent l'importance d'appeler en premier lieu les médecins pour des symptômes légers, le 15 et le déplacement aux urgences étant réservés aux personnes souffrant de détresses respiratoires. La semaine dernière, les urgences de Loire-Atlantique ont reçu 18 000 appels, "deux fois plus que d'habitude" selon Joël Jenvrin, des urgences 44. Une dizaine de postes d'appels supplémentaires est mise en place avec une trentaine d'étudiants qui se sont proposés pour faire de l'assistance à la régulation régulière. 

Eviter l'engorgement des services

Les gestes barrières sont aussi martelés pour éviter davantage de cas et "permettre aux services hospitaliers d'absorber les cas déjà déclarés". La région a augmenté sa capacité de lits de soins critiques en déprogrammant "toutes les activités non-urgentes". 226 lits actuellement, plus 220 lits mobilisables si besoin. Les professionnels de la santé cherchent à maintenir à domicile les patients "légers" en ville. Le nivellement des cas est en cours. La région pourrait accueillir des patients des autres régions pour désengorger les services.

Depuis quelques jours, l'ARS et le personnel hospitalier reçoivent plusieurs demandes de volontaires. "L'union sacrée des médecins" : des étudiants en médecine, des médecins à la retraite deviennent volontaires. "Je suis une générale à la tête d'un armée sanitaire de 12 000 personnes", déclare Laëtitia Flender du CHU de Nantes.

La situation en Pays de la Loire

A ce jour, les Pays de la Loire enregistrent 109 cas, dont cinq cas avérés en réanimation (trois au CHU de Nantes et deux au CHU d'Angers), et huit cas non avérés mais nécessitant des tests, répartis sur l'ensemble de la région, exceptée la Mayenne. Après un premier décès d'un angevin dans l'Oise, la région enregistre un deuxième décès, celui d'un homme de 91 ans au CHU d'Angers.