"La question de la souveraineté alimentaire se posera", Christiane Lambert, présidente de la FNSEA

Le monde agricole a toujours besoin de main d'oeuvre pour faire face à la crise sanitaire et au besoin alimentaire. L'agricultrice de Bouillé-Ménard et présidente de la FNSEA, Christiane Lambert parle de retrouver sa souveraineté alimentaire.

7 avril 2020 à 12h01 - Modifié : 7 avril 2020 à 17h05 par Alexis Vellayoudom

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Les agriculteurs sont toujours à la recherche de main d'oeuvre pour les récoltes saisonnières
Crédit : FNSEA

Il y a toujours besoin de monde dans l’agro-alimentaire ! Face à la crise du Covid-19, les agriculteurs doivent continuer de produire pour alimenter les marchés encore ouvert et la grande distribution. En temps normal, ils faisaient appel à de la main d’œuvre étrangère pour la récolte saisonnière de mars, avril et mai.

La Fédération Nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles, principal syndicat des agriculteurs, a lancé l’opération “Des bras pour ton assiette”. 185 000 personnes, ont répondu à l’appel, ce qui a permis de répartir les volontaires dans d’autres secteurs. "C'est plus que ce que nous avions besoin le premier mois donc nous avons donné la possibilité de travailler dans des industries agro-alimentaires [...] en raison de l'absentéisme, il manque 10 à 15 % de personnes sur les chaînes, ça aurait pu être problématique pour continuer à fonctionner", explique Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

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Le Ministère du Travail et Pôle Emploi ont lancé un site pour recruter des bras. Il manque aujourd'hui 25 000 à 30 000 saisonniers dans l'agro-alimentaire. De leur côté, les agriculteurs ont toujours besoin de monde pour les prochains mois. Les inscriptions se font via la plateforme: https://desbraspourtonassiette.wizi.farm/

Retrouver une souveraineté alimentaire

Un avant et un après Covid 19 ? C’est en tout cas ce qu’espère le secteur de l’agriculture. Pour Christiane Lambert, les Français mesurent l’importance du système agricole et agro-alimentaire français. Cette crise sanitaire posera la question de la souveraineté alimentaire. "La FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture) vient de sortir un rapport mettant en avant le vrai danger pour les pays qui n'ont pas d'agriculture et d'auto-suffisance alimentaire [...] un maillon manquant et c'est la catastrophe, la semaine dernière, nous avions très peur de manquer d'emballages et d'opercules pour mettre sur les pots de yaourts ou les bouteilles de lait. C'est aussi mesurer qu’à trop être dépendant de l'extérieur et des pays étrangers pour son alimentation, c'est très risqué et dangereux", justifie Christiane Lambert. 

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