Violences conjugales : une formation pour les professionnels en première ligne

Assistantes ou travailleuses sociales, conseillères familiales ou conseillers en Mission Locale, ils sont en première ligne face à des femmes ou des hommes victimes de violences dans leur couple. 29 professionnels sud-mayennais participaient à une formation organisée par le C.I.A.S du Pays de Château-Gontier jeudi dernier. Reportage.

28 janvier 2020 à 15h49 - Modifié : 28 janvier 2020 à 16h00 par Coralie Juret

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Le Centre social intercommunal d'action sociale de Château-Gontier a réuni une trentaine de professi
Crédit : CJ

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Les violences conjugales ont fait 221 victimes l'an dernier en Mayenne. Mais dans deux cas sur trois, elles ne sont pas physiques et donc difficiles à identifier par les victimes elles-mêmes. L’entourage familial et professionnel peut dans ce cas être d'un grand secours, répète Stéphane Laure, déléguée départementale aux droit des femmes. “L’idée c'est qu'effectivement le plus grand nombre de professionnels soit sensibilisé. Pour pouvoir avancer, il faut que tout le monde soit sensibilisé”.

Autour de la table en salle d’honneur de la mairie annexe de Bazouges, Valérie Laurent, conseillère en économie sociale et familiale chez Mayenne habitat parfois confrontée dans ses missions à des alertes de voisins, ou des locataires qui craquent en entretien. D'où l'importance pour elle d'être bien renseignée. “La situation qui est compliquée en tant que professionnelle, c'est dès lors qu'il y a les retours, c’est à dire qu'il peut y avoir une séparation et la personne fait le choix de retourner au domicile alors qu'on sait qu'il y a un risque pour elle et pour ses enfants. D'où la formation, c'est important aussi de le savoir”.

Une réglette pour mesurer le niveau de violence

L'intervenante du jour est directrice du CDIFF (Centre de documentation et d’information des femmes et des familles) 53, qui accompagne juridiquement 1200 personnes chaque année dans le département. Mayanne Roquette évoque des pistes pour identifier une femme victime et lui faire prendre conscience de sa situation. “Le violentomètre”, annonce-t-elle en exhibant une bande de papier coloré. “Il se présente comme une petite règle qui va de la zone verte à la zone rouge…” Et comme réponse, le professionnel peut informer sur des situations très concrètes, comme un départ du domicile, la situation des enfants ou le compte bancaire par exemple. Cette formation proposées aux partenaires des trois communautés de communes sud-mayennaises sera complétée d'un volet pénal avec l’ADAVIP (Association départementale d’aide aux victimes d’infractions) 53.

À savoir. Le 3919 est un numéro d'appel anonyme et gratuit pour les femmes victimes de violences.