Violences intrafamiliales : les lycéens "peuvent faire changer les choses"

En Pays de Château-Gontier, un collectif s'attache à prévenir les violences intrafamiliales depuis 15 ans, Jeudi, il tentait de faire comprendre à des lycéens qu'ils sont acteurs.

30 avril 2019 à 13h30 - Modifié : 30 avril 2019 à 13h58 par Coralie Juret

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L'association Femmes solidaires est venue de Laval pour apporter un autre regard sur les relations h
Crédit : CJ

Il veut prévenir les violences intrafamiliales dès le lycée : un collectif de lutte rassemblant des acteurs du Pays de Château-Gontier était à Pierre et Marie Curie jeudi. Il intervient depuis 2004 auprès d'élèves du second degré (collèges, lycées) notamment. "Il faut sensibiliser au plus tôt" estime le vice-président du CIAS. 

"J'ai le sentiment d'une forme de régression"

"Les difficultés dans la relation entre hommes et femmes, les droits des femmes qui ont tendance à être remis en cause... On a tout un travail à faire et c'est ce à quoi s'attache le collectif" explique Bruno Hérissé, qui en fait partie avec la collectivité.

Jeudi matin, 90 élèves de 2nde et 1ère ont assisté à une lecture de textes et débattu autour d'une exposition et des discriminations avec les associations Femmes solidaires et la Citad'elle, le CIAS, le FJT et le centre départemental des solidarités, ainsi que le Théâtre de l'Echappée.

Des thématiques que l'infirmière scolaire évoque déjà avec eux : "Les questions qui se posent souvent c'est le rapport des filles avec les garçons et vice-versa, c'est vraiment au coeur des préoccupations". "Ce qui peut ressortir aussi", raconte Virginie Poulain, "c'est ce qui peut être vécu à la maison, le fait d'être témoin de violences verbales, ou autres".

"Leur parole a du poids"

Lors de ces ateliers auxquels l'infirmière participe aussi, les lycéens sont sensibilisés aux stéréotypes qui conduisent parfois au sexisme. "On n'en est pas forcément victime mais on a certaines blagues entre potes... ça peut blesser les gens, et ça devrait pas être normal" reconnaît Lilou à la sortie d'un débat. "Va faire le ménage, va faire la vaisselle ou pour un garçon, aide-la, va la protéger" illustre la jeune fille.

Adlane lui, saura comment réagir désormais face à ces comportements auquels il était déjà sensible comme il le raconte : "dans un magasin, j'ai vu un homme qui maltraitait sa femme et je trouvais ça pas très bien, pas gentil, mais je pouvais pas intervenir". Après ces ateliers, le jeune homme pensait qu'il "aurait plus trouvé le courage d'intervenir, au moins d'aller voir le monsieur et lui dire de se calmer, essayer de le raisonner".

Des lycéens qui sont aussi acteurs, c'est le message qui leur était délivré jeudi matin au lycée Pierre et Marie Curie de Château-Gontier. Les violences sont en augmentation ces dernières années au sein des couples, chez les 16-25 ans et les plus de 50 ans.