Pouancé. Des élèves ont rencontré l'équipage d'un sous-marin nucléaire

Le mercredi 1er février, cinq membres d'équipage du sous-marin nucléaire lanceur d'engins Le Triomphant sont venus raconter la vie à bord et présenter leurs métiers à une vingtaine d'élèves du collège Sacré-Coeur de Pouancé.

14 février 2023 à 9h18 - Modifié : 14 février 2023 à 9h41 par Alexis Vellayoudom

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Des élèves ont testé le scaphandre
Crédit : DR

Ce sont des hommes dissimulés en mer, mais constamment en alerte. Il y a deux semaines, à l'occasion du parrainage du sous-marin nucléaire lanceur d'engins Le Triomphant par le département du Maine-et-Loire, cinq membres d'équipage sont venus au collège Sacré-Coeur de Pouancé pour raconter leur vie à bord de ce monstre des mers. Les 20 élèves de 4ème et 3ème inscrits à la Section des Cadets de la Sécurité civile ont pu poser leurs questions et découvrir les profondeurs de leurs métiers. 

 

Quels sont les métiers à bord d'un SNLE
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Une ville sous l'eau 

 

"Depuis 1972, il y a toujours eu un sous-marin nucléaire lanceur d'engins en mer. On a fêté le 50ème anniversaire de la permanence océanographique de la dissuasion nucléaire française", lâche le Capitaine de frégate Julien, commandant en second de l'équipage bleu du Triomphant. La France en possède quatre et pour maintenir le cap du Triomphant, un poisson mis à l'eau en 1994, mesurant plus de 138 mètres de long et pesant plus de 14 000 tonnes, il nécessite un équipage de 110 personnes, dont des cuisiniers puisqu'à chaque départ plus de 25 tonnes d'alimentation sont embarqués, "il y a plus de 50 métiers à l'intérieur. Il y a des métiers des opérations. Ensuite, il y a une multitude d'électriciens, d'électroniciens et d'électro-techniciens et également les métiers liés au nucléaire puisqu'on met en oeuvre la propulsion nucléaire", poursuit le capitaine.

Le Capitaine Julien
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Devant, les collégiens sont ébaihis, "je ne pensais pas qu'il y avait autant de monde dans un sous-marin", confie Romain. "Je ne savais pas qu'il y avait deux sortes de sous-marins. Les sous-marins d'attaque et les sous-marins nucléaires", ajoute Haydan. Objectif atteint pour le Capitaine Julien : "l'idée, c'est surtout de leur donner de la matière à réflexion pour savoir comment ils peuvent se projeter et ce que la Marine peut leur offrir".   

 

La Marine nationale à la recherche de ses futurs sous-mariniers

 

Pour témoigner, deux jeunes sous-mariniers se présentent. Le second maître Florian et le maître Hugo. Le premier a 27 ans et est électricien, "je vais aider les patrons dans tout ce qui est conduite du poste 2 zan et aussi dans les installations, la maintenance et on interviendra sur toute la partie électrique du bord". Florian arrive de la société civile, "avant d'être sous-marinier, je travaillais à EDF où j'ai fait une alternance. À la suite de mon alternance, ils m'ont proposé un partenariat avec la Marine nationale, de découvrir un sous-marin et je me suis dit, c'est là-dedans que je veux travailler. On peut venir de partout après un Bac, un BEP, plusieurs années d'emploi dans le civil. Ce qui m'a attiré, c'est la complexité et l'évolution. On commence électricien et on finit atomicien. Au fur et à mesure des années, on augmente en complexité", expose Florian. 

 

Sous-marinier Pouancé_01 02 23_DR
Cinq membres du sous-marin nucléaire Le Triomphant ont passé la journée avec les collégiens
Crédit : DR

 

Pour le second, Hugo, c'est une vocation. Il s'est d'abord intéressé aux porte-avions. Puis, après être rentré en Lycée professionnel avec une option Marine nationale, un stage en sous-marin l'a convaincu : "j'ai vu que c'était la partie sous-marinier qui me correspondait. J'étais un peu bercé entre la partie mécanique et électrique. En stage de 3ème, j'ai vu que la mécanique me correspondait et j'ai continué dans cette voie-là". Des témoignages qui ne laissent pas insensibles les Pouancéens, "j'ai trouvé ça très intéressant et principalement le métier de mécanicien et ceux qui conduisent le sous-marin", explique Haydan. "Franchement, ça vaut le coup. Ça me donne envie de creuser", renchérit Romain. 

 

70 jours sous l'eau


Mais ce n'est pas donné à tout le monde d'être sous-marinier. À bord du Triomphant, ces hommes et ces femmes, sont dilués complètement sous l'eau pendant 70 jours par an. Coupés du monde où la seule compagnie à bord sont les 110 autres marins avec vous, "oui, c'est particulier parce que c'est une ambiance qu'est fermée, mais il y a un esprit d'équipage et de corps qu'est énorme pour compenser ce manque qu'on peut avoir de l'extérieur. Ça nous permet de durer, ça se fait bien", souligne le second maître Florian. "On partage tout donc c'est vachement important d'être soudé. C'est un rythme de vie pas évident, mais c'est un choix et ça permet de casser la routine. Pendant ma première mission, j'ai eu la chance d'être le plus jeune sous-officier. Je devais contacter les familles avant de partir pour demander qu'elles m'envoient un papier cadeau et que je fasse le Père noël, le 24 décembre", se souvient le maître Hugo. 

 

La vie à bord d'un SNLE
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Une vie que les 40 collégiens du Maine-et-Loire, dont ceux de Pouancé, pourront découvrir lors d'une visite en avril à Brest sur l'Île Longue. La maison-mère des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins.