Procès des balcons. Maître Morin : "C'est difficile pour les familles de revenir"
Depuis hier, les victimes se succèdent à la barre pour témoigner de cette soirée du 15 octobre 2016 quand le balcon de l'immeuble le Surcouf, rue Maillé, s'est effondré et a provoqué la mort de quatre de leurs amis. L'un des avocats des parties civiles revient sur ces moments difficiles.
Publié : 27 septembre 2023 à 12h44 - Modifié : 28 septembre 2023 à 9h15 par Alexis Vellayoudom
Suite du procès du balcon effondré de la rue Maillé ce mercredi. Hier, l'émotion était vive avec le témoignage des victimes. "C'est difficile pour les familles de revenir. Certaines ne sont pas revenues, d'autres reviennent parce que c'est un devoir de mémoire. Vous savez dans ces procès, chacun réagit comme il peut. Pour certains, c'est nécessaire, pour d'autres, c'est insupportable. Je sais qu'on est en matière d'homicide involontaire, mais il y a quand même des familles qui ont été décimées par des professionnels qui ont été tous fautifs, chacun à leur niveau", confie Me Marc Morin, avocat de la famille Ferchaud et Marie. Les auditions des parties civiles se poursuivent d'ailleurs ce mercredi.
Un prévenu qui agace les familles des victimes
Pour rappel, la Cour d'appel tente de déterminer la responsabilité pénale de l’architecte, Frédéric Rolland et le conducteur de travaux, tous deux relaxés en première instance, mais condamnés au civil. Le tribunal doit trouver une faute caractérisée des deux prévenus, dans la construction qui a entraîné l’effondrement en 2016, du balcon de l'immeuble le Surcouf, rue Maillé, et qui a provoqué la mort de quatre jeunes et blessé quatorze autres. Lundi, en ouverture, les deux prévenus se sont défendus à tour de rôle, "on est à l'évidence en présence d'un architecte qui nous dit qu'il a fait des choses extraordinaires, et on a le sentiment, lorsqu'il nous a dit à l'audience, le dossier du Surcouf, c'était un dossier à faible enjeu, qu'il y a deux poids, deux mesures dans ses programmes. Il y a les gros chantiers et les petits chantiers. Cette audience a démontré qu'à l'évidence, c'est un conducteur de travaux qui a mené de bout en bout ce chantier et malheureusement, aucun architecte ne s'est rendu physiquement sur ce chantier pour voir, s'il se déroulait bien", relate Me Marc Morin.
L'architecte, Frédéric Rolland, a insisté sur le fait qu'il avait mandaté un conducteur de travaux de son cabinet dans le suivi du chantier et donc qu'il n'était pas au courant de ce qu'il s'y passait. Une défense qui a irrité certaines familles, "je ne vous cache pas que pour les parties civiles, on entend parfois les gens souffler dans la salle. Il y a une suffisance qui est assez difficile à supporter pour les parties civiles", rapporte Me Marc Morin.
Ce jeudi, ce sont les experts des prévenus qui viendront à la barre.