Réforme des retraites : à Angers dans le cortège, une jeunesse, deux ambiances

Ce mardi 28 mars, c'était la dixième journée de mobilisation syndicale contre la réforme des retraites. Une manifestation placée sous le signe de la jeunesse, bien présente à Angers, avec des modes d'action variés.

29 mars 2023 à 11h06 - Modifié : 29 mars 2023 à 11h53 par Alexis Vellayoudom

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Les syndicats et organisations de la jeunesse étaient en tête de cortège
Crédit : Alexis Vellayoudom

C'était le mot d'ordre de cette dixième journée de manifestation mardi 28 mars, la mobilisation de la jeunesse. À Angers, l’après-midi, à l'avant, parmi les 5 000 à 9 000 manifestants, des centaines de jeunes, étudiants, lycéens ou travailleurs. Mais dans le cortège, une jeunesse et deux ambiances.

Reportage : Une jeunesse, deux ambiances
Crédit : Alexis Vellayoudom

Une forte mobilisation de la jeunesse

 

Il y avait d'abord ceux qui étaient rassemblés en début de cortège sous les drapeaux de la Voix lycéenne, l'Union nationale des étudiants de France et la Jeunesse communiste. Plutôt dans le calme, les syndicats étaient d'ailleurs contents de la mobilisation. Maxence est étudiante en Lettres, membre de la Jeunesse communiste, et avec une centaine d'autres étudiants elle occupe depuis plusieurs jours la faculté de Belle-Beille : "on a commencé avec des manifestations contre la réforme des retraites où le cortège des jeunes était extrêmement maigre et c'est devenu très massif d'un coup après le 49.3. Je pense, c'est de la colère et de l'injustice". 

Même constat du côté de la Voix lycéenne : "la plupart des lycéens travaille déjà aujourd'hui, donc ça les concerne. Ce matin, on a pu bloquer Joachim du Bellay et dès qu'on peut, on bloque parce que c'est le seul moyen qu'on a pour se faire entendre", explique Tom, secrétaire du syndicat.  

 

Des heurts tout au long du cortège

 

Mais en parallèle, une autre jeunesse avance, vêtue de noir, cagoulée, masquée. Des jeunes venus pour en découdre, ou pour impressionner les copains. Certains n'ont pas encore 18 ans. Ils multiplient les provocations envers les forces de l'ordre, insultes, départs de feu, arrêts de tram vandalisés, tags, barricades de poubelles et jets de pavés. Les CRS finissent par réagir à coup de gaz lacrymogène. 

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Du mobilier urbain a été dégradé
Crédit : Alexis Vellayoudom

Difficile de différencier la minorité violente de la majorité pacifique. Une partie du cortège syndical est d'ailleurs bloquée par des tirs de lacrymo à l'intersection entre le boulevard Carnot et la place Pierre Mendès France, juste devant le Jardin des Plantes. Au cri de, "on a le doit de manifester", le cortège termine finalement son parcours.

Des affrontements ont ensuite éclaté en ville "entre un groupe de 300 casseurs et les CRS", explique la préfecture. Quatre personnes ont été légèrement blessées : un journaliste conduit aux urgences, deux manifestants et un policier. Les pompiers appelés pour des départs de feu ont été caillassés, du mobilier urbain et des bâtiments, endommagés.