Segré. Christophe Béchu : « On doit rester connecté aux gens qui vous ont élu »
Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a présenté la planification écologique et répondu aux questions des élus, ce vendredi 6 octobre au parc des expositions de Segré-en-Anjou Bleu. Artificialisation des sols, bassines... Oxygène Radio a aussi pu lui poser quelques questions.
Publié : 6 octobre 2023 à 19h36 par Coralie Juret
Le ministre de la Transition écologique était dans le Haut Anjou, à Segré ce vendredi 6 octobre. Quatrième étape d’un Tour de France de l'écologie pour Christophe Béchu, en terrain connu : l'ancien maire d'Angers et toujours conseiller municipal a présenté la planification écologique à ses anciens collègues, les maires de l'Anjou.
« On doit rester connecté aux gens qui vous ont élu, au territoire dans lequel vous avez grandi, sinon on a la déconnexion qu’on reproche parfois aux politiques » – Christophe Béchu
Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a aussi répondu à quelques questions d’Oxygène Radio.
Vous avez présenté la planification écologique, quelles sont les attentes des maires et comment les accompagner ?
Christophe Béchu : La planification écologique ne se fera pas sans eux, mais avec eux. C’est la 4e étape de mon Tour de France auprès d’élus et de citoyens, et dans quelques jours la Première Ministre ira dans chaque région, passer des contrats avec les présidents de région pour accélérer la planification écologique : mettre en place des moyens pour les RER métropolitains, appuyer sur des projets de rénovation concrets, financer auprès des chambres d’agriculture des projets de conversion en bio pour doubler la surface d’ici la fin de la décennie, etc. Passer d’un plan national à une réalité locale.
Zéro artificialisation nette (ZAN), c’est l’objectif pour 2050. Comment trouver un juste milieu entre explosion démographique et diminution de l’artificialisation des sols ?
Christophe Béchu : Continuer comme avant, ce serait saccager nos paysages, menacer notre agriculture et fragiliser la biodiversité. On ne peut pas continuer à faire des zones d’activités, des lotissements qui s’étendent à perte de vue, il faut qu’on soit plus économe de l’espace qui nous nourrit. Au cours de ce premier semestre, un compromis a été voté à l’Assemblée et au Sénat, on aura des décrets d’application aux alentours du 17 octobre. Pour faire moins mais pas tout arrêter, parce qu’on a besoin de loger les gens et de réaccueillir des usines qu’on a laissé partir au bout du monde.
Sur le sujet de l’eau, le projet de bassine à Sainte Gemmes sur Loire (3 ha pour alimenter des maraîchers) ne va-t-il pas à l’encontre de la transition écologique ?
Christophe Béchu : Je ne connais pas le projet en l’état mais j’ai vu que la municipalité, qui se dit plutôt écologiste le soutient. En soi, prendre de l'eau sous la terre pour la mettre en surface, c'est une aberration, il faut qu’on préserve les nappes phréatiques. Mais certaines sont fuyantes et ne stockent pas l’eau. Il faut regarder l’état des sols et la géologie, premier point. Deuxièmement, si c’est pour un maraichage de proximité, que ça s’inscrit dans un circuit court et que ça diminue les produits qu’on importe du bout du monde, dans l’équilibre écologique il y a un autre élément que si je fais quelque chose pour l’exporter dans une logique industrielle. Je sais que les gens aiment qu’on dise oui / non, blanc / noir, c’est malheureusement une réponse trop binaire. En vrai il faut regarder, il faut écouter les scientifiques, il faut écouter les acteurs de terrain, il faut regarder à quoi ça sert.