Segré-en-Anjou-Bleu. Centre-ville, attractivité, budget serré, entretien avec la maire Geneviève Coquereau

La maire de Segré-en-Anjou-Bleu Geneviève Coquereau a présenté ses vœux 2023, l'occasion de revenir sur les dossiers du moment et les objectif pour cette année.

13 janvier 2023 à 12h09 par Alexis Vellayoudom

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C'est une tradition, les voeux pour la nouvelle année sont l'occasion de faire les points sur les dossiers chauds des communes pour l'année à venir. À Segré-en-Anjou-Bleu, en 2023, la maire veut davantage travailler sur l'attractivité de la ville pour attirer jeunes couples à s'installer sur le territoire. Coeur de ville, logements, budget serré, entretien avec Geneviève Coquereau. 

 

L'année 2022 s'est clôturée. Celle de 2023 débute, avec d'abord le projet coeur de ville, où en est-on ? 

 

"Toute l'année va être extrêmement compliquée pour le centre-ville. On a toute la surface à traiter, l'installation du mobilier, la mise en place de ces rues Victor Hugo et Pasteur. On ne verra pas l'ouverture du centre-ville avant 2024. Les rues seront fermées, mais l'accès aux commerces sera toujours possible. Bien évidemment, les rues ne vont pas commencer les deux en même temps. Il y a une rue qui va être faite de façon à laisser l'autre accessible et vice-versa. On n'a pas encore les dates, on est dépendant aussi de la météo". 

 

Et la relation avec la commerçant s'est améliorée ? On se souvient que c'était un peu compliqué au début. 

 

"Il y a eu des réunions avec eux. Après, je sais que les commerçants ne sont jamais satisfaits quand il y a des travaux à leurs portes. On sait les gênes que ça occasionnent, on essaye de les minimiser, mais ils sont conscients qu'il faut en passer par là pour se retrouver avec un coeur de ville plus attractif". 

 

L'attractivité, l'un des enjeux de la ville sur les années à venir
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Ce nouveau centre-ville aura quel visage ? 

 

"Déjà, on conserve du stationnement parce que je sais que pour les commerçants, c'est extrêmement important. Il va un peu change de côté pour la rue Victor Hugo. On va aussi rendre ces rues plus accessibles à pied. Sur la rue Pasteur, on met tout en oeuvre pour que cette rue puisse de temps en temps devenir totalement piétonne avec des systèmes qui bloqueraient la rue quand il y a des manifestations ou des temps forts au niveau commercial. Mais ça se fera pas à coup".

 

Vous parliez de développer l'attractivité des commerces, est-ce qu'il a des commerces en particulier que vous souhaiteriez attirer dans le centre-ville ? 

 

"Pour que les commerçants puissent jouer collectif, il faudrait récupérer un deuxième chausseur, ça serait formidable. On a un souci, c'est sur l'habillement de l'adolescent. Aujourd'hui, on a pour les bébés avec Chouettes mômes et aussi pour les hommes et les femmes, mais il manque l'adolescent. On a un petit peu un trou dans la raquette. Il faut vraiment qu'on rende Segré-en-Anjou-Bleu attractive. C'est-à-dire que le consommateur quand il y a un achat à faire, il pense d'abord Segré-en-Anjou-Bleu et après parce qu'il n'a pas trouvé, il va vers l'extérieur et pas l'inverse. Ce discours, il n'est pas nouveau. On doit inciter les gens à pousser la porte de nos commerces, on regarde ce qu'ils ont, car en général, les tarifs sont proches".  

 

La jeunesse justement, Segré-en-Anjou-Bleu est dans un territoire en plein-emploi, mais la population est vieillissante. Est-ce qu'il y a cette ambition d'attirer une nouvelle population, plus jeune ? 

 

"C'est vrai qu'on a un tissu d'entreprises extrêmement importantes qui ne cesse de recruter. Cette main d'oeuvre qu'il recherche, ce sont des actifs donc ce sont des jeunes. Accueillir des jeunes parents, ça veut dire accueillir de jeunes enfants et on est évidemment comme toutes les communes en France, on a un métier qui disparaît petit à petit, c'est les assistantes maternelles. On a une crèche et on est train de travailler pour essayer d'offrir plus de places. Il y a deux projets privés de MAM qui mettent en place et viendront compléter l'offre. On essaye de mettre plein de choses en place pour les jeunes, ce qu'on veut c'est qu'il n'y trouve pas qu'il n'y trouve pas que leur travail, qu'il est envie de rester".

La déconstruction de l'ex site Juret débute cette année
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

En logement, il y a ceux qui vont sortir de terre sur l'ex-site Juret. Comment avance le projet ? 

 

"Cette année, ça va être de la déconstruction des bâtiments obsolètes. Le premier bâtiment qui verra le jour, c'est le siège d'Anjou Bleu Communauté avec l'accueil de certains syndicats et services. Il y aura des parkings d'accueil. Il y a tout une partie qui donne sur la rue Docteur Paul Chevallier où là on rentrer en quête de promoteur immobilier pour faire des appartements, soit en locatif, soit à la vente pour ramener des gens en centre-ville. Et puis après quand tout ça sera fait, il y a une partie halle, un hangar qu'on souhaite conserver pour le transformer en lieu d'accueil de certaines manifestations, de marché et déambulation le long de la Verzée avec une passerelle qui rejoindrait la voie verte". 

 

Dans vos voeux, vous parliez de budget serré, moins de dotations, ça veut dire qu'il y a des arbitrages à faire sur les projets de la commune ? 

 

"Les choix ne sont pas encore faits. Pour vous expliquer, avec la commune nouvelle, on est passé de plusieurs petites communes à une grosse commune, mais on reste une petite commune et par ces truchements, on s'est retrouvé, j'ai l'impression, avec l'incertitude sur une certaine dotation. On y travaille avec les parlementaires et les ministères. Il n'y a pas que Segré-en-Anjou-Bleu, on est une vingtaine de communes à se retrouver dans le creux, mais je vais m'y atteler très sérieusement.

 

Comment se porte les finances de la ville ?
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

On regarde aussi notre endettement et là, on se retrouve sur des années où notre annuité baisse assez peu, mais il ne faut pas oublier que chaque commune historique avait sa stratégie financière. Je connais bien celle de Segré parce que j'y étais depuis 2001, on essayait de gérer nos annuités. Quand la commune nouvelle a été créée en 2017, on a récupéré l'endettement de toutes les communes qui avaient leurs propres stratégies en disant nous, on va faire une école, mais la porter sur 25 ans ou on n'a pas de gros budget donc on va le porter sur 30 ans, chose qui n'était pas sur Segré puisqu'on était plutôt sur des prêts de 15 ans. Donc tout l'endettement se retrouve et ça a désorganisé notre stratégie. On avait ponctué des moments où on voulait réemprunter, investir et comme les communes arrivent avec leurs endettements, c'est vrai que là, les dernières années de mon mandat, on a un levier un peu moins intéressant. C'est pas grave, ça sera mieux pour le mandat suivant, on va faire avec. S'il faut différer, on va différer. Et s'il faut, parce que c'est une nécessité, réaugmenter nos annuités en sachant que les années suivantes, on va pouvoir désendetter Segré-en-Anjou-Bleu, parfait. Donc, pour l'année 2023, on s'est dit qu'on n'allait faire une année où on allait travailler plus le fond et qu'on allait pas remettre en place de gros projets. Les grands projets structurants sont terminés ou déjà en cours. Ça veut pas dire qu'on va rien faire, mais il y aura pas de gros projets structurants, car les trois premières années ont été fortes". 

 

Pour finir, votre regard sur la conjoncture actuelle, les différentes crises qui laissent à penser que cette année 2023 sera difficile

 

"C'est une année qui n'est pas facile. La crise sanitaire, on est encore un peu dedans et en plus, elle s'est doublée cette année avec une grippe virulente. La crise énergétique, la commune n'a pas attendu cette crise pour recenser les bâtiments énergivores, les modèles d'énergie qu'on pouvait adapter, mais elle nous a obligé à mettre un accent plus fort sur l'économie d'énergie pour ne pas faire exploser nos budgets, avec la réduction de l'éclairage public. Après sur le plan social, l'inflation, la contestation de la réforme des retraites, on est des portes d'entrée, mais ce n'est pas à nos niveaux que ça se fait, mais on entend toutes ces difficultés. Après, au niveau international, il y a toujours la guerre en Ukraine, on sera toujours là. On a toujours le drapeau ukrainien, on accueille encore des familles. On est solidaire. Après bien sûr qu'avant de devenir maire, je n'avais pas imaginé qu'on aurait des difficultés en 2021, 2022 et 2023. Après, je me dis qu'on ne peut pas jouer uniquement du pessimiste. On doit se dire qu'on est en capacité, si on joue collectif, d'améliorer les choses. Les difficultés sont là, nous devons trouver des solutions, mais je ne veux pas qu'on baisse les bras".