Segré. Le navigateur Jacques Amedeo embarque pour une dernière transat

A 73 ans, le Gemmois a pris le départ de la course transatlantique Cap Martinique dimanche avec son coéquipier Antony Durand, sur un monocoque aux couleurs de Handicap International et Urgence Ukraine.

2 mai 2022 à 13h16 - Modifié : 9 mai 2022 à 18h16 par Coralie Juret

Jaqcues Amedeo Antony Durand Cap Martinique départ Trinité_01 05 22_Jean-Marie Liot - Cap Martinique
Jacques Amedeo et son coéquipier Antony Durand au départ de Cap Martinique dimanche 1e mai.
Crédit : Jean-Marie Liot - Cap Martinique

Ce sera sa quatrième et dernière transat en double sans escale... le marin segréen Jacques Amedeo, père du skipper Fabrice Amedeo, a pris le départ de Cap Martinique dimanche 1e mai avec son coéquipier, le Nantais Antony Durand, qui remplace au pied levé Brice Taillandier, blessé.

Cette nouvelle course, une Route du Rhum des amateurs sur des monocoques de 9 à 11 m est écoresponsable : les concurrents devront partir sans bouteilles plastiques et ramener leurs déchets, mais aussi solidaire, chaque binôme court pour une cause. Jacques Amedeo a choisi de porter les couleurs de Handicap International Urgence Ukraine, avec le soutien d'Oxygène Radio. “Je suis écoeuré par ces mines antipersonnelles qui blessent plus d'enfants que de militaires, et je trouve extraordinaire la façon dont les bénévoles d’Handicap International sont sur le terrain dans des conditions très difficiles, et puis arrivent à fabriquer des prothèses, des béquilles etc. Actuellement je sais qu’ils sont en Roumanie, ils doivent être en Pologne… dès qu’il y a une guerre ils sont là, dès qu’il y a un cataclysme et la possibilité malheureusement d’avoir des blessés ils sont là pour réparer les vivants”.

Jacques Amedeo "je suis écoeuré par ces mines qui blessent plus d'enfants que de militaires"
Crédit : Coralie Juret

 

Cap Martinique permettra aussi au tandem Amedeo-Durand de se mesurer à "des gros calibres", comme des maîtres voiliers ou des directeurs de chantier aussi en compétition, "un piment supplémentaire à cette course avec un niveau très élevé" se réjouit déjà celui qui navigue depuis l'âge de 9 ans. Quelques jours avant le départ, la pression monte alors que le navigateur segréen doit solutionner une panne informatique sur son JPK de 2005. Il s'est livré sur son état d'esprit : “Face à la mer toujours l’humilité. Je sais que la mer peut être très méchante donc il y a cette espèce d'anxiété qui est toujours présente chez tous les coureurs avant de partir. Et puis l’incertitude, de savoir ce qui m'attend. Et c'est très drôle parce qu'à partir du moment où on est parti, ça disparaît. Tant qu’on est sur le quai avec le bateau, on a une petite angoisse “.

Jacques Amedeo "toujours l'humilité face à la mer"
Crédit : Coralie Juret

 

Cette quatrième et dernière transat sera d'ailleurs la dernière, promet Jacques Amedeo, car à 73 ans, le doyen de Cap Martinique sait que la fatigue et le danger le guettent. Ce n'est pas la victoire que le duo Amedeo-Durand vise, "impossible" en raison de l'âge du bateau et du capitaine. Mais "faire une belle transat" sans trop d'erreurs et "être encore dans le coup" serait un beau cadeau pour cette dernière traversée en compétition. 

 

Cap Martinique, départ dimanche 1e mai de la Trinité sur Mer direction Fort de France. Transat à suivre dans les infos Oxygène Radio.