Angers. Des archives sur des combattants angevins de la Guerre d'Algérie désormais accessibles

Mardi 9 avril, une conférence sur la présentation du fichier des anciens combattants angevins morts lors de la Guerre d'Algérie s'est tenue aux Archives départementales de Maine-et-Loire à Angers. Plusieurs représentants étaient présents.

16 avril 2024 à 14h43 - Modifié : 18 avril 2024 à 12h23 par Pierre-Louis Besnier

Les représentants ont dévoilé le fichier des anciens combattants angevins morts en Afrique du Nord.

Crédit : Pierre-Louis Besnier

Il y a quelques années, l'association départementale des anciens combattants d'Afrique du Nord (FNACA) a effectué un travail de recensement des anciens combattants angevins décédés lors des combats en Algérie, au Maroc et en Tunisie. L'association Le Souvenir Français exploite ce recensement dans le cadre du partenariat qui la lie avec la FNACA. L'objectif de cette collaboration est de perpétuer la mémoire et les sépultures des Morts pour la France, afin de permettre aux communes de mieux identifier les tombes de ces soldats et donc de mieux les protéger. La remise officielle de ces documents a eu lieu le mardi 9 avril aux archives départementales de Maine-et-Loire à Angers en présence de Yann Semler-Collery,Vice-président du Département en charge de la culture et du patrimoine, de Daniel Villeboux, Président départemental de la FNACA, et de Benoît Roux, délégué général pour le Maine-et-Loire du Souvenir Français.

3 000 heures de travail


 


"Il y a une vingtaine d'années, les anciens présidents et bénévoles ont passé 3 000 heures de travail. Pour ce qui est de la démarche opérée par la FNACA, à la fois au niveau national et départemental, ça a été un travail de très grande ampleur. Il y avait des difficultés à la fois d'accès à des informations qui n'étaient pas communicables. C'était avant tout un travail de terrain", relève Benoît Roux, délégué général pour le Maine-et-Loire de l'association du Souvenir Français. 


Ce travail de mémoire est également un moyen pour les Angevins de mieux connaitre cette histoire souvent douloureuse pour les familles, quand on sait que 80% des appelés avaient une moyenne d'âge de 21 ans au moment de leur disparition. Benoît Roux précise que "300 fiches individuelles imprimées et dans un très bon état de conservation, mentionnant en particulier les lieux de sépulture de ces combattants, ont été rédigées"

Titre :"Un travail de très grande ampleur"

Crédit :Pierre-Louis Besnier

"On a un intérêt commun à conserver la mémoire des drames qui ont été ceux des familles"


 


Pour Benoît Roux, il y a un intérêt "à conserver la mémoire des drames qui ont été ceux des familles. On a un intérêt à conserver également la mémoire du prix à payer quand on défend des intérêts, quand on poursuit des causes. La seule anomalie est qu'il n'y ait pas eu de guerre dans la dernière génération. Une génération n'a pas connu la guerre, c'est heureux mais historiquement, c'est anormal. Ce qui est important, c'est de regarder lucidement ce type d'événements qui peut se reproduire. Il faut savoir de quoi on parle et on a une opportunité en plus de le faire".

Titre :"Ce qui est important, c'est de regarder lucidement ce type d'événements qui peut se reproduire"

Crédit :Pierre-Louis Besnier

Ce fichier comporte, outre les mentions d'identité et de conditions de décès des soldats, des informations relatives au retour de leurs corps et à leurs lieux de sépulture. Un grand nombre de ces fiches sont illustrées d'une photo de tombe ou de l'acte de décès. Le premier appelé mort en Algérie s'appelait Eugène Cochet, tué dans une embuscade le 1er novembre 1954. Il repose dans le cimetière de Loiré. Le dernier appelé mort sur le sol algérien, Louis Doré, un soldat de 2nde classe, est mort à Constantine le 16 août 1963. Il est inhumé dans le cimetière de Beaupréau. Tous n'étaient cependant pas des appelés, tout particulièrement les premiers déployés sur le terrain du conflit. C'est pourquoi le premier Angevin tombé au combat était un capitaine d'active, Jacques Verron, mort le 1er septembre 1954. Il est enterré au Plessis-Grammoire. 


Au total, 132 communes de Maine-et-Loire ont été touchées par la mort d'un soldat. Angers, Saumur, Cholet et Trélazé figurent parmi celles qui ont payé le plus lours tribut, mais également Martigné-Briand, qui déplore à elle seule cinq décès. La FNACA et l'association pour le Maine-et-Loire du Souvenir Français ont souhaité confier ce fichier aux Archives départementales du Maine-et-Loire d'Angers afin notamment d'en féciliter l'accès au chercheurs.