Dans le Segréen, une association s'oppose à l'abattage de 635 choucas des tours

À la demande de la FDGDON, la préfecture du Maine-et-Loire devrait prendre un arrêté dérogatoire pour le prélèvement de 635 choucas des tours sur 26 communes du Segréen. L'association Crown Life dénonce cette mesure.

21 avril 2022 à 15h24 - Modifié : 21 avril 2022 à 17h26 par Alexis Vellayoudom

Image d'illustration

Crédit : Anolis01

Faut-il abattre des centaines de Choucas des tours dans le Segréen ? Non selon Crown life, l'association, créée en 2018 à Savennières, a lancé une pétition en ligne où elle s'oppose à un probable arrêté du préfet du Maine-et-Loire. 


 


635 choucas à abattre sur 26 communes


 


L'événement n'est pas rare, il est même devenu récurrent. Depuis plusieurs années, la préfecture du Maine-et-Loire autorise le prélèvement de choucas des tours grâce à une dérogation préfectorale car l'espèce est protégée. Cet oiseau de la famille des corvidés est à l'origine de dégâts sur des champs de maïs et de blé, "ils détruisent les cultures", racontait Christian Perrois en 2020, agriculteur de la Ferrière-de-Flée et membre du Groupement de défense contre les organismes nuisibles de Segré-en-Anjou-Bleu. "Cette destruction est voulue par un syndicat professionnel agricole, la Fédération départementale des Groupes de Défense contre les Organismes Nuisibles (FDGDON49)", accuse l'association. 


En 2020, la préfecture avait déjà autorisé le prélèvement de 500 choucas, mais Crow Life avait alors convaincu le tribunal de Nantes de suspendre l'arrêté. L'année d'après, un nouvel arrêté avait été pris autorisant l'abattage de choucas des tours. En 2022, c'est désormais le prélèvement de 635 individus par les GDON que la préfecture s'appête à autoriser sur 26 communes du Segréen, soit 25 % de la population de ce territoire. 


 


Une décision injustifiée pour Crown Life


 


L'association conteste l'argument de destruction agricole. Selon elle, en 2021, seul 0,5 % des exploitations agricoles ont constaté des dégâts sur leurs cultures, "lorsque à l’échelle du département les dégâts diminuent, contre toute logique le quota de choucas ‘’à tuer’’ augmente de façon inversement proportionnelle (+135 spécimens / 2022)", appuie Crown Life. 


Elle dénonce aussi un prélèvement en pleine période de reproduction : "non à la destruction de 25% des populations de couples nicheurs de 26 communes du Maine-et-Loire, qui plus est au printemps, en pleine période de reproduction ! Non à la lente agonie des petits au nid, victimes indirectes et inconsidérées d’un projet d’arrêté faisant fi de la loi sur la maltraitance animale". 


Enfin, Cown Life défend l'intérêt des choucas des tours : "si les Choucas coûtent à l’agriculture en prélevant une partie des plantes et céréales entrant dans son régime alimentaire, ils le lui rendent bien en la débarrassant notamment d’un grand nombre d’insectes à tous les stades de développement, phytophages des cultures compris, et ce, gratis ! En période de reproduction, son régime alimentaire est majoritairement constitué de protéines de sources animales (insectes, invertébrés, etc) lequel varie selon les mois de l’année". 


L'association demande l'abandon du projet d'arrêté dérogatoire et une réflexion sur des alternatives à la solution létale. La pétition est à retrouver ici.