Angers Sco renoue avec la victoire et assure son maintien

Grâce à une large victoire ce dimanche 9 mai (3-0) face à Dijon, le Sco a définitivement validé son maintien en Ligue 1, son sixième consécutif, à deux journées de la fin de la saison. Stéphane Moulin peut partir l'esprit tranquille.

9 mai 2021 à 19h17 - Modifié : 10 mai 2021 à 9h36 par Charles Dubré-Beduneau

Maintien Angers Sco 9 mai 2021
Angers SCO jouera son premier match à domicile le 15 août contre Lyon.
Crédit : Charles Dubré-Beduneau

Ce sixième maintien consécutif en Ligue 1 de l'ère Moulin fût long à se dessiner mais à deux journée de la fin de la saison les Angevins peuvent enfin souffler. Ils ont su prendre leur destin en main ce dimanche sur la pelouse de Raymond-Kopa en venant à bout de faibles Dijonnais, d'ores et déjà relégués en Ligue 2. Comme un symbole, et même s'il avait déclaré avant le match ne pas revenir en sauveur, c'est le meilleur Scoïste de la saison, Angelo Fulgini, qui montrait la voie en ouvrant le score dès la 13e minute. En début de deuxième mi-temps, c'est encore lui qui offrait le but du 2-0 à un Farid El Melali très en jambes et dont la vitesse et les percussions ont posé beaucoup de problèmes aux Dijonnais. La messe était dite pour les visiteurs du jour et Loïs Diony, entré en jeu à la place d'un Stéphane Bahoken peu en verve, rajoutait un 3e but à la 89e minute contre son ancien club pour conclure le bel après-midi angevin. Seul ombre au tableau pour le Sco, la sortie sur blessure d'Ibrahim Amadou, victime d'une grosse béquille à la cuisse gauche. Stéphane Moulin et son groupe vont pouvoir profiter plus sereinement de leurs deux derniers matchs face à deux adversaires de gros calibre: un déplacement au Stade Vélodrome dimanche prochain puis la réception de Lille pour finir.




"Il ne faut pas banaliser le maintien d'une équipe comme Angers en Ligue 1"

Stéphane Moulin n'a pas caché son soulagement ni son bonheur après cette victoire, synonyme de maintien: "Ce qui prime, c’est le sentiment du devoir accompli. On renouvelle le bail du Sco en Ligue 1. Sans moi, évidemment. Ce soir, c’est validé par la prestation de l’équipe. J’en profite pour remercier les joueurs. Qu’on soit coach, directeur sportif, président, sans eux, on n’est rien. On aurait aimé que ça se passe un peu plus vite et mieux, mais la L1, c’est difficile. On a fait une première partie de championnat de haut niveau pour nous, on n’a pas été capables de maintenir ça sur la saison. Il y a plein de raisons qui ont fait que… Je vous laisserai les énumérer car il y en a beaucoup. Encore une fois, les garçons ont répondu présents, il y avait encore beaucoup d’absents, mais ils avaient un cœur gros comme ça. Comme à chaque fois qu’il faut se remobiliser, ils ont toujours répondu présents. Nous, on ne fait que les accompagner. Pour moi, c’était important de laisser le club en L1. C’est ma 29e saison dans ce club donc vous imaginez à quel point je l’aime. Je suis arrivé en 2011 avec Serge Le Dizet, le club venait d’être rétrogradé en National avant d’être repêché en L2 avec interdiction de recrutement. Dix ans plus tard, avec le travail collectif des dirigeants, du staff, des joueurs, des supporters, on laisse le club en L1 avec des bases solides, un travail de fond bien mené. On ne laisse pas un champ de ruines. L’image du Sco a été restaurée tous les ans, en tout cas sur le plan sportif. J’espère que ça va continuer comme ça avec mon successeur et qu’ils vivront autant de bons moments que nous. Il y a un peu de fierté et du soulagement aussi. Quand j’ai annoncé mon départ il y a un mois et demi, je pensais qu’on allait concrétiser plus tôt notre maintien. Ça n’a pas été le cas, on a eu des absents, un calendrier compliqué… Oui, de l’inquiétude est montée, il faut être honnête. Quand la bobine de fil se déroule, on a parfois du mal à l’arrêter. On avait le sentiment que tout se liguait contre nous. Les joueurs ont fait une très belle semaine de travail, on a eu une belle explication mardi. Il a fallu qu’on se dise les choses. Le match a été préparé de la meilleure des façons. Tout a été fait dans le bon sens cette semaine. On a plutôt bien géré notre match. Même si ça n’a pas été facile car l’adversaire n’a renoncé qu’une fois le deuxième but inscrit. On a contrôlé le match mais on n’était jamais à l’abri. C’est étrange car le déroulement de ce match m’a rappelé celui de Nîmes, de la montée en 2015. On devait être présents et on a le sentiment de l’avoir bien géré du début à la fin, avec le même score. Les émotions ne sont pas aussi fortes évidemment. Mais attention, il ne faut surtout pas banaliser le maintien d’une équipe comme Angers en L1. Ça fait six années de suite que ça se passe comme ça mais il ne faut pas le banaliser car ça demande de sacrés efforts. Le banaliser, ça peut occasionner de grosses déceptions par la suite. Six ou sept clubs sont encore à la lutte pour le maintien, dont de grands noms du foot français, mais pas le Sco. On a mis du temps à le valider, un peu trop à mon goût, mais le travail est fait, bien fait. À partir de là, je peux partir l’esprit tranquille. Les quinze derniers jours, ce ne sera que du bonheur. Ces deux affiches (Marseille et Lille), je préfère les jouer avec notre objectif atteint. On ne part pas en vacances, on va essayer de continuer de travailler sérieusement et dans la bonne humeur. Mais il n’y a plus cette épée de Damoclès au-dessus de notre tête et ça, c’est formidable. Aussi pour tous les supporters. J’ai vu leur mécontentement la semaine dernière, je comprends car quand on est passionné, on est parfois dégoûté par ce qui se passe. Je leur envoie un petit clin d’œil pour les remercier de leur fidélité durant ces dix années. Ils pourront venir encourager leur équipe en L1 l’an prochain et ça, pour moi, c’était essentiel. Ce soir, il y a un peu de tout. Car quand l’inquiétude rentre dans la maison, ce n’est simple pour personne. Je vais rentrer chez moi et boire une bonne petite coupe de champagne avec ma petite femme, savourez ça avec mes enfants."

Le coach de Dijon David Linarès après la défaite à Angers
Antonin Bobichon après la victoire face à Dijon
Stéphane Moulin après la victoire face à Dijon et la validation du maintien