Maine et Loire

Angers. Une "rentrée musicale copieuse" au Chabada, qui s'offre un répit après des difficultés financières

Jusqu'à fin décembre, pas moins d'une quarantaine de propositions vont s'enchaîner dans la salle de musiques actuelles du Chabada, à Angers. La directrice des lieux, Mélanie Alaitru, se dit "un peu plus sereine", alors que la structure accusait un déficit de 80 000 euros en 2023.

Publié : 17 septembre 2025 à 14h35 par Marie Chevillard

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Le groupe de rock britannique Hot Wax jouera au Chabada le même soir (7 octobre) que Nova Twins.
Crédit : Jude Harrison

Au tour du Chabada à Angers de faire sa rentrée, la 32e pour la salle de musiques actuelles, avec toujours "l'éclectisme" comme boussole, assure le programmateur artistique Stéphane Martin. Et aussi un certain appétit cet automne, avec 40 dates programmées jusqu'à fin décembre : beaucoup de concerts bien sûr, mais aussi des ateliers et des rencontres, avec notamment la 3e édition du 'Elles festival', consacré à l'égalité des genres dans les musiques actuelles, du 13 au 22 novembre. "C'est une rentrée particulièrement copieuse, où on retrouvera entre autres Ko Ko Mo, Oxmo Puccino de retour, mais aussi une scène locale bien présente, avec la chanson de verbe de Grise Cornac ou encore Rest up, fer de lance de la scène post-punk régionale, voire nationale."

 

Moins d'artistes étrangers

 

Aime Simone, Vendredi sur mer, Suzane, Yoa, Hilight tribe... Impossible de faire une liste exhaustive de tous les artistes programmés en cette première partie de saison, mais une chose est sûre : les artistes étrangers se font pour le moins discrets. "On accueille The Awakening, un groupe anglo-saxon de gothic rock, le 30 octobre, et je suis très content aussi d'avoir le 7 octobre les Nova Twins et Hot Wax, deux formations féminines de rock and roll. D'autant plus que c'est très rare d'avoir des artistes étrangers en ce moment...". Parmi les explications avancées par le programmateur, "les artistes privilégient les festivals où ils sont mieux payés, ou alors les métropoles, voire ils font une ou deux dates à Paris... et c'est tout. C'est aussi moins fatigant de ne faire qu'une ou deux dates le week-end, plutôt que d'en faire quatre par semaine."

Pour des raisons économiques et logistiques, les artistes étrangers moins présents au Chabada
Crédit : Marie Chevillard

Cette saison, le Chabada lance avec cinq autres structures du territoire angevin un Open mic tour, pour "rendre ces esthétiques urbaines plus visibles, même si elles existaient déjà, leur donner plus d'ampleur. On est très attachés aussi à la place des jeunes filles et femmes sur ces plateaux." Concrètement, quatre rencontres seront dédiées aux sélections entre le 17 octobre et le 3 février 2026, suivies d'une battle le 19 mars et de la finale au Chabada le 2 avril.

 

"Financièrement, on respire mieux" 

 

En ce mois de septembre 2025, la directrice du Chabada Mélanie Alaitru souffle aussi financièrement. "De ce point de vue, l'année 2024 s'est bien finie, et l'année 2025 s'annonce plutôt équilibrée (le bilan sera fait en fin d'année civile). Les craintes à court terme se sont un peu envolées." Un soulagement, après une année 2023 marquée par un déficit structurel de 80 000 euros, à cause d'une hausse des charges de la structure. "Ça nous a beaucoup inquiété, et on dû revoir un peu notre copie sur notre tarification". Entendez par là le prix des locations d'espaces, des studios d'enregistrement... Et si le prix des billets pour les concerts a augmenté de quelques euros (en moyenne un billet club coûte 12-13 euros, et 25 euros dans la grande salle), "c'est lié aux coûts des artistes et de production réels, on ne se fait pas de marge dessus", assure Mélanie Alaitru.

Comment les équipes du Chabada ont travaillé pour retrouver un équilibre financier ?
Crédit : Marie Chevillard

L'association qui gère le Chabada a également lancé plusieurs propositions à destination des entreprises, "des ateliers, des privatisation de salles, des soirées. Ça nous a là aussi ramené aussi une ressource supplémentaire, en plus de nouveaux partenaires." Du côté des collectivités, la Ville d'Angers leur a octroyé une aide exceptionnelle de 30 000 euros, la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles) a augmenté sa participation sur le label SMAC, et le Département a maintenu son partenariat. Tout ce travail de fond a permis de conserver l’équipe de 15 salariés, qui "respire mieux", malgré la suppression des subventions régionales cette année, à hauteur de 41 800 euros.

Quant au projet de construction du nouveau Chabada, plus grand et proche du centre-ville, les travaux devraient commencer d'ici un an, à l'automne 2026, pour une ouverture prévue fin 2028-début 2029.

 

Infos pratiques L’ensemble de la programmation d’automne sera présenté au Chabada le jeudi 25 septembre entre 18h30 et 21h. Entrée libre et gratuite.