Education. 1000 personnes à Laval, 2000 à Angers pour dénoncer la gestion de la crise sanitaire en milieu scolaire

La mobilisation a été forte ce midi, pour protester contre "des changements de pied incessants, des protocoles intenables et l'absence de moyens pour assurer le fonctionnement de l'Education".

13 janvier 2022 à 17h58 par Coralie Juret

banderole manif Education Laval_13 01 22_SNES-FSU 53 - Facebook
Cette journée de grève était appelée par une intersyndicale en Mayenne et en France.
Crédit : Facebook du SNES-FSU 53

Une union sans fausse note dans "l'épuisement et l'exaspération". L'ensemble des syndicats de l'Education appelait à une grève nationale ce jeudi 13 janvier. "Pénurie des remplacements, gestion des tests et absences des élèves dégradent fortement les conditions de travail", écrivent d'une même voix FSU, UNSA, FO, CGT Educ'action, SNALC, SNE, SUD Education, la fédération de parents d'élèves FCPE, et les organisations lycéennes MNL, la Voix lycéenne et la FIDL. Même le SNPD-EN, le syndicat des personnels de direction, s'est joint au mouvement. 

 

"Un ras-le-bol général de la politique menée par Blanquer et Macron"

 

2000 personnes place Imbach à Angers, 1000 à Laval devant la direction académique de Laval se sont rassemblées en fin de matinée. "Le nouveau protocole (sanitaire, NDLR) c’est une désorganisation totale des apprentissages, du travail scolaire. Parce qu’on a des enfants qui sont absents en attente de rendez-vous, des enfants qui sont absents en attente de résultats, des enfants qui reviennent, des enfants qui repartent… et donc on n'a jamais de classe complète. Au niveau des apprentissages, ce n'est plus l'école quoi", résume Claudie Laurent, enseignante et directrice de l'école maternelle Françoise Dolto à Segré. Les élèves cas contacts doivent se tester à J0, J2 et J4 et être négatifs pour aller en classe, ou s'isoler 7 jours.

"L'école va craquer, ça fait deux ans que les enseignants portent l'école à bout de bras et bricolent pour que ça tienne", lance la co-secrétaire du SNUipp-FSU 49. Son collègue Jérôme Hoeve va plus loin : le Ministre Blanquer veut "casser le service public de l’Education". "On doit faire de l’inclusion sans les moyens" dénonce le co-secrétaire de Sud Education 49, et avec la réforme du bac, la pression est selon lui continue sur les lycéens. "Avec le contrôle continu permanent en fait, les enfants passent leur bac tous les jours, à chaque évaluation. Pour qu'après l'algorithme de Parcoursup décide de leur orientation. C'est quelque chose qui participe aussi à la perte de sens du travail et à dégrader considérablement les conditions de travail des enseignants du second degré". SUD avait déposé son préavis de grève dès le 17 décembre contre ces réformes.

 

Une prochaine action le 18 janvier

 

A Angers ce matin, une centaine d'enseignants a voté en AG pour une nouvelle journée d'action mardi prochain. Selon une enquête flash réalisée par le SNUipp-FSU, ils étaient 76% dans le premier degré à participer aujourd'hui en Maine-et-Loire. En Mayenne, le SNUDI-FO avance le chiffre d'une soixantaine d'écoles au moins, fermées aujourd'hui, et probablement 50% de grévistes chez les professeurs des écoles. Le Rectorat lui, recense 32,9% de grévistes au niveau régional dans le premier degré, et seulement 24,2% dans le secondaire. Des chiffres possiblement biaisés par la possibilité de se déclarer au dernier moment pour les profs de collèges et lycées, alors que leurs cours ne commencent parfois qu'en milieu de matinée, soulignent les syndicats.