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En Mayenne. Ils rejoignent le projet d'une équipe professionnelle de cyclisme féminin portée par des PME et TPE de tout l'Hexagone

L'entreprise mayennaise Pente Douce est sponsor du projet Ma Petite Entreprise, une équipe professionnelle de cyclisme féminin soutenue par des PME et TPE française avec l'ambition de participer au Tour de France 2026. Elle a été convaincue par Marion Prodhomme, mayennaise, et membre de l'équipe sportive.

Publié : 26 juin 2025 à 15h57 par Alexis Vellayoudom

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Marion Prodhomme (Ma Petite Entreprise) et Paul Guion (Pente douce) avec un prototype du maillot
Crédit : Alexis Vellayoudom

Et si plusieurs entreprises mayennaises et angevines étaient sur le même maillot d'une équipe présente sur le Tour de France féminin ? C'est le projet Ma Petite Entreprise dans lequel s'investit une Mayennaise. L'idée est simple, permettre à des petites et moyennes entreprises, partout en France, de sponsoriser une équipe professionnelle de cyclisme féminin. C'est le choix qu'a fait l'entreprise mayennaise Pente Douce. 

 

Un sponsoring à palier

 

C'est en quelques sortes un pied de nez au schéma traditionnel des gros sponsors dans le monde du cyclisme. En 2024, Michaël Armand et Emeric Ducruet se sont lancés dans un projet un peu fou, permettre à des TPE et PME de sponsoriser une même et unique équipe professionnelle de cyclisme féminin. L'idée est née autour du lac du Bourget à Aix-les-Bains, depuis l'équipe voit grand. D'abord sportivement avec le soutien de Vincent Lavenue, ancien directeur sportif de Decatlhon - AG2R La Mondiale, et financièrement en voulant attirer des entreprises de toute la France.

 

Le projet Ma Petite Entreprise
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Pour ce faire, la Mayennaise Marion Prodhomme, originaire de Bonchamp-lès-Laval, a rejoint l'aventure en tant que chargée des relations partenaires. "En fait, on veut rassembler des centaines d'entreprises pour porter cette équipe professionnelle, chacune à son échelle de financement possible. On a différents paliers qui permettent à des entreprises d'accéder facilement à du cyclisme professionnel." Comptez entre 750 €, pour l'entrée de gamme, jusqu'à 100 000 €. Chaque palier permet de débloquer des avantages, maillot, image à travers les réseaux sociaux. "À partir de 1 500 €, les entreprises débloquent la possibilité d'avoir le nom de l'entreprise sur le maillot, mais sans logo. Au final, on va avoir dessus le nom du collectif "Ma Petite Entreprise" et puis en petit, on aura le nom de toutes les entreprises. Ils seront aussi inscrits sur le bus", explique Marion.

 

"L'équipe de l'entreprenariat français"

 

Le projet a déjà séduit en Mayenne. Aidée par son réseau, Marion a démarché Paul Guion, un ami d'enfance, et Maurane Helbert, co-fondateurs de Pente Douce, entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication de chaussettes techniques pour les sportifs de haut-niveau sur la course à pied, le trail et le cyclisme. Aujourd'hui, 15 athlètes reconnus, comme l'ultra-trailer Guillaume Boxis et la championne du Monde de duathlon Marjorie Legrand, portent leurs chaussettes. Pour la start-up mayennaise impossible de louper cette opportunité, "Ma Petite Entreprise, c'est le seul acteur qui permet à des petites entreprises comme Pente Douce de s'investir dans une équipe professionnelle de vélo sans débourser des centaines de milliers d'euros. Aujourd'hui, le monde du vélo professionnel est réservé aux grosses entreprises. Il y a beaucoup de petites entreprises frustrées et passionnées qui ne peuvent pas se lancer", confie Paul, passionné de vélo. 

 

L'entreprise mayennais Pente Douce a rejoint le projet
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

La marque de chaussette va investir 750 € dans le projet, le palier le plus faible. "Quand il n'y a pas ce modèle avec beaucoup de sponsors, et bien finalement, on est obligé de dépenser beaucoup d'argent si on veut être dans une équipe ou un club lambda. Ça fait peur à un dirigeant parce que normalement l'argent qu'on donne en sponsoring, c'est de l'argent, dont l'entreprise n'a pas besoin et on le sait aujourd'hui, les entreprises ont besoin de leur cash pour se développer donc il y a vraiment un curseur à placer. Et le fait d'avoir Ma Petite Entreprise comme support, permet d'y aller sans prendre de risques."

 

 

Au-delà de l'aspect sportif, le projet permet aussi à ces "petites boites" de développer leur image, mettre en avant leur activité, communiquer. "C'est une sorte de donnant-donnant. L'idée, c'est de relayer les publications ou résultats que pourra faire Ma Petite Entreprise. On pourra faire parler du projet cyclisme à travers Pente Douce et inversement. On veut montrer qu'on s'investit dans le monde du vélo." D'ailleurs, l'équipe prévoit aussi d'organiser des événements avec les entreprises partenaires, une belle opportunité pour toutes ces PME-TPE. "On pourra aller à la rencontre des autres sponsors de l'équipe donc oui ça pourra certainement créer des synergies, peut-être du business, mais je le répète, c'est pas le but premier. C'est déjà que l'équipe se lance et de l'accompagner", tempère Paul. 

 

Sur le Tour de France 2026 ? 

 

Mais pour être viable financièrement, Ma Petite Entreprise doit encore boucler la moitié de son budget qui est de l'ordre de 1,5 million d'euros. Marion Prodhomme est à la recherche de nouvelles entreprises mayennaises ou angevines prêtes à pédaler dans le même sens pour lancer l'équipe en 2026 sur le circuit Pro Team (2e division) avec 12 coureuses. "Dans les épreuves qui parlent aux gens et auxquelles on aimerait participer, il y a Paris - Roubaix où Pauline Ferrand-Prévot s'est imposée. On a aussi l'ambition de faire Milan - San Remo en Italie, le Tour des Flandres et bien sûr le Tour de France en 2026."