En Mayenne. Prescriptions inutiles, arrêts de travail, prévention... La CPAM lance la chasse aux économies

Un déficit de 18 milliards d'euros en 2024. Le trou de l'Assurance maladie se creuse d'année en année. Selon la Cour des comptes : "sans mesures correctives, le déficit s’aggraverait à 28,4 milliards d’euros en 2025." Pour remédier à ça, les Caisse primaires d'assurance maladie sont appelés dans la nouvelle convention médicale avec les médecins à faire la chasse aux économies, notamment avec la mise en place de 15 programmes d'actions prioritaires et des actions de prévention au dépistage comme lors de Mars bleu. 

"L'idée, c'est de revenir à une prescription adaptée"

Objectif, si ce n'est combler le trou de la Sécurité sociale, au moins le réduire en évitant le gaspillage et les dépenses inutiles. "C'est aussi nous amener à réfléchir sur la pertinence et la qualité des soins. Des soins non-pertinents, ça coûte cher. Il faut travailler à la soutenabilité de notre système de santé et de son financement, et il est important qu'il n'y ait pas de gaspillage ou de dépenses qui entraînent une mauvaise qualité de soins et génèrent davantage de dépense", justifie Caroline Bonnet, directrice de la CPAM de la Mayenne. 

Pour ça, 15 programmes sur la pertinence et la qualité des soins ont été lancés, notamment sur l'antibiorésistance, les inhibiteurs de pompe à protons, le bon usage des analgésiques, la pertinence des arrêts de travail ou encore la polymédication avec pour ce dernier un plan de déprescription. En clair, enlever les prescriptions inutiles chez des patients pourtant soignés, mais qui continuent de prendre des médicaments prescrits. "L'idée, c'est de revenir à une prescription adaptée et qui réponde aux indications. On veut se rapprocher des moyennes des pays européens en matière de consommation de produits de santé. En France, on est au-dessus. On a traditionnellement l'habitude de consommer plus de médicaments qu'ailleurs ce qui n'est pas toujours bon, ni pour la santé, ni pour les finances de l'Assurance maladie", explique Caroline Bonnet, directrice de la CPAM de la Mayenne. 

La prévention, un enjeu sanitaire et financier

Pour Mars bleu consacré à la prévention contre le cancer colorectal, un cancer qui concerne les plus de 50 ans, la CPAM de la Mayenne lance plusieurs actions de prévention. Selon plusieurs études, ce cancer, lorsqu'il est détecté tôt, peut être bien soigné, sauf que le taux de dépistage reste faible, autour de 35 %. "On a besoin de développer la culture de la prévention en France, car notre système de santé est encore trop curatif. Alors que si on investit sur la prévention, on évite l'apparition de problématiques de santé potentiellement graves et associées", précise Caroline Bonnet. Le test est gratuit et peut être demandé à votre médecin ou pharmacien. 

Une prévention nécessaire aussi sur la vaccination. Dernier exemple en date, la grippe. L'épisode hivernal a été particulièrement rude entraînant la saturation de certains services hospitaliers. "On constate une érosion de la vaccination depuis la crise sanitaire du Covid-19." La CPAM travaille notamment avec la CNIL, la Commission nationale de l'informatique et des libertés, afin de trouver un moyen d'informer les médecins sur les patients qui n'ont pas réalisé leur dépistage ou la vaccination. 

Les événements dans le cadre de Mars Bleu :

-Randonnée de sensibilisation et pour récolter des dons à Doué-la-Fontaine - 16 mars

-Journée de prévention à la Maison de santé d'Ambrières - 17 mars

-Randonnée de sensibilisation et pour récolter des dons à Bécon-les-Granit - 23 mars

-Journée de prévention à la Polyclinique du Maine - 25 mars

-Journée de prévention à l'hôpital de Craon - 25 mars