Fin de vie. Pourquoi les directives d'une Angevine n'ont pas été entendues par l'ICO Paul Papin ?

C'est la question à laquelle un expert désigné par le juge des référés doit répondre, après sa saisie par un Angevin. Son épouse avait demandé à bénéficier de la Loi Léonetti-Claeys avant son décès d'un cancer en 2019.

30 mars 2021 à 10h46 par Coralie Juret

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La loi Léonetti a-t-elle été respectée par l'Institut de Cancérologie de l'Ouest (ICO) d'Angers ? Le juge des référés "va déjà un peu plus loin", selon Maître Mickaël Boulay. Il vient d'ordonner l'expertise réclamée depuis octobre par Philippe Lucas, après le décès de son épouse en juin 2019.

Hospitalisée par un cancer du foie, Marie-Dominique se savait condamnée et avait réclamé "une sédation profonde et continue" pour partir dans la dignité. L'expert devra préciser pourquoi ses médecins n'ont pas accédé à sa demande selon l'avocat segréen.

Me Mickaël Boulay "le juge considère déjà qu'on n'a pas entendu la patiente"

L'expert a 5 mois pour rendre ses conclusions. La demande de la patiente avait été exprimée dans deux courriers notamment, comme l'indique ce passage lu par l'avocat de son époux.

Me Mickaël Boulay "chacun doit pouvoir choisir comment il veut sa fin de vie"

Une loi de 2016 pas appliquée, selon Maître Boulay, alors que l'Espagne vient de son côté de légaliser l'euthanasie. L'expert judiciaire devra déterminer pourquoi cette sédation profonde et continue n'a pas été permise. Fait rare, la responsabilité des deux médecins qui ont suivi Marie-Dominique sera aussi étudiée au stade de l'expertise.

Le sujet de la fin de vie reviendra à l'Assemblée Nationale le 8 avril, avec une proposition de loi du député charentais Olivier Falorni.