Mûrs-Érigné. La situation financière de la commune inquiète la Chambre régionale des comptes
Dans un rapport publié hier, la Chambre régionale des Comptes pointe du doigt une gestion foncière et patrimoniale coûteuse et risquée de la part de la commune de Mûrs-Érigné. La situation financière inquiète pour les prochaines années.
Publié : 5 juin 2025 à 12h41 - Modifié : 5 juin 2025 à 12h44 Alexis Vellayoudom
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La commune de Mûrs-Erigné va devoir faire des efforts dans sa gestion financière. C'est qui ressort du rapport de la Chambre régionale des comptes des Pays de la Loire. En premier lieu, l'autorité parle d'une "gestion foncière et patrimoniale coûteuse et risquée". En cause, le choix de la commune de faire appel à Angers Loire Métropole pour l'acquisition de terrains où sont prévus de futurs aménagements. Un procédé dans lequel la commune s'engage ensuite à racheter les futurs biens et à payer des frais liés. "Ce choix comporte de sérieux risques et génère des surcoûts difficilement soutenables pour la commune", note la Chambre. Tout en rappelant que cette orientation est l'héritage "de décisions anciennes datant parfois de plus de 15 ans [...] pour accompagner une croissance démographique dynamique et au regard de son niveau d’endettement".
180 000 € de pertes sur l'opération "Route de Brissac"
Pour la Chambre, certaines opérations "ne trouvent pas toujours de repreneur à un prix couvrant le coût d’acquisition initial et les frais de portage supportés dans l’intervalle". C'est le cas par exemple pour deux parcelles sur le projet "Route de Brissac", où l'autorité estime la perte pour la commune au minimum de 180 000 €. "En outre, les biens acquis sont laissés à l’abandon alors que leur mise en location temporaire aurait permis de couvrir les frais de portage. Le projet Cour des Closeaux apparaît également très risqué et susceptible de générer un surcoût majeur pour la commune lors de son débouclage."
Selon le rapport, entre 2019 et 2021, la perte financière pour la commune sur plusieurs cessions immobilières s'élèverait à plus d'un million d'euros. "À ce titre, la cession du foyer de Trémur est symptomatique avec, de surcroît, un prix de cession très inférieur à l’estimation des services domaniaux." La Chambre regrette aussi qu'aucun suivi financier à moyen et long terme ne soit réalisé sur les investissements."Or, cette lacune pèse et pèsera lourdement sur le budget de fonctionnement de la commune".
Une insuffisance d’autofinancement en 2025 ?
Pour remédier à ces pertes, la municipalité de Mûrs-Érigné a fait le choix de céder son patrimoine. Pour la Chambre régionale des comptes "si ces arbitrages soulagent la tension immédiate sur la trésorerie, il apparaît qu’ils fragilisent davantage, à chaque opération, l’équilibre du budget de fonctionnement et donc la pérennité des services. En effet, la perte de recettes domaniales induite par ces choix conduit inexorablement à une dégradation de la capacité d’autofinancement de la commune". L'autorité prévoit même une insuffissance d'autofinancement en 2025 avec un risque pour honorer les engagements financiers de 2027.
"La prime de fin d’année, irrégulière, devra être supprimée"
Pour palier à l'urgence financière et redresser le budget de fonctionnement, la Chambre régionale des comptes impose à la commune de prendre des décisions fortes. "Parmi ces pistes, la prime de fin d’année, irrégulière, devra être supprimée", peut-on lire dans le rapport. L'autorité laisse entendre aussi que l'augmentation de la tarification du service de restauration scolaire pourrait être une solution. En 2023, le coût direct unitaire pour la commune était de 10,38 €, incluant frais de repas et de surveillance. "Bien qu’élevé, ce coût n’est pas exorbitant et reste comparable à la moyenne des coûts observés en restauration scolaire ces dernières années. Il est cohérent avec le niveau d’exigence attendu par l’équipe municipale concernant la qualité de cette prestation [...] La commune devra, en tout état de cause, s’interroger sur sa capacité à soutenir les objectifs qualitatifs qu’elle s’est fixée."