Projet éolien d'Angrie : le promoteur va être mis en demeure

Dans un communiqué, la préfecture du Maine-et-Loire explique que le promoteur va être mis en demeure pour des travaux réalisés hors-période. Les autorités précisent aussi qu'elles n'ont pas autorisé le rabattement de la nappe phréatique dénoncée par l'association Vent des moissons.

20 mai 2022 à 10h41 par Alexis Vellayoudom et Coralie Juret

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Le parc éolien doit accueillir cinq éoliennes
Crédit : Coralie Juret

C'est une petite victoire, un gain de temps pour l'association Vent des moissons. Hier, la préfecture du Maine-et-Loire a publié un communiqué sur le projet du parc éolien d'Angrie. Les autorités font savoir que le promoteur a été mis en demeure pour des travaux hors-période et que le Préfet n'a pas autorisé le rabattement de la nappe phréatique pour la construction de l'éolienne E3. 

 

"Ils savaient très bien qu'ils étaient hors-la-loi", s'agace Vent des moissons

 

Depuis plusieurs mois, l'association Vent de moissons dénonce des travaux illégaux sur le site, notamment des rampes. Dans son communiqué, la préfecture lui donne raison. Elle fait état d'une non-conformité. Le promoteur a donc fait l'objet d'un procès-verbal et d'une mise en demeure que les autorités justifient : "des plateformes en matériaux temporaires compactés ont en effet été agencées afin d'y déposer les pâles en attente de montage. Or, ces travaux préalables au montage ont été réalisés début mai, soit en dehors de la période prévue par l'arrêté préfectoral du 19 juin 2018, qui dispose que « l'exécution du chantier de construction des éoliennes et notamment la réalisation des travaux préparatoires à l'accueil des éoliennes (accès, plates-formes techniques, raccordements, postes de livraisons...) s'effectue de mi-août à début mars". 

"Depuis, un an on a émis des doutes. Ils savaient très bien qu'ils étaient hors-la-loi, mais pour eux c'était un gain de temps et d'argent", s'agace Gérard Chevillard. Le président de l'association Vent des moissons s'interroge maintenant sur ce que signifie vraiment cette mise en demeure : "après, ça ne va pas les empêcher de continuer les travaux. Ils sont en infraction, mais c'est en toute impunité". 

La préfecture précise d'ailleurs que cette interdiction de travaux de mars à mi-août ne concerne que les travaux préparatoires au montage : "ainsi, le montage des éoliennes est possible sur cette période, après l’aval d'un écologue, qui intervient effectivement régulièrement sur le site, au regard des risques de destruction d'espèces. Pas d’infraction donc, pour les 4 éoliennes qui sont en cours de montage". 

 

Le rabattement de la nappe phréatique refusé

 

En ce moment, c'est l'un des points chauds du dossier, le rabattement d'une nappe phréatique pour la construction de l'éolienne 3 en pleine zone de captage d'eau. Le promoteur attendait une autorisation de la préfecture, Gérard Chevillard s'agaçait d'ailleurs dans notre article du 18 mai : "alors que nous sommes en pleine période de restriction d'eau et que les arrêtés préfectoraux tombent chaque jour, notre préfet du Maine-et-Loire s'apprête à valider cette autorisation et donc à valider ce rabaissement de nappe [...] ils vont pomper des centaines de m3 pour les jeter. Je m'adresse au préfet, mais si vous signez ça, en pleine restriction d'eau, ça veut dire qu'on peut remplir nos piscines". 

Finalement, la préfecture a refusé d'accorder cette autorisation : "en revanche, les travaux sont actuellement stoppés sur l’éolienne E3, car le Préfet n’a pas accordé le rabattement de nappe sollicité par l’exploitant. Ce dernier doit produire des études complémentaires pour éclairer la décision sur le sujet". 

"Ça nous laisse du temps, même si je pense que la préfecture finira par accorder cette autorisation. Après, le promoteur a déjà été hors-la-loi, il peut recommencer", lâche Gérard Chevillard. Vent des moissons et l'A.B.V.E.A organisent un rassemblement régional ce samedi à 10h devant la salle Saint-Pierre à Angrie.