Salon de l'Agriculture. L'occasion aussi de sensibiliser le public et de faire des affaires pour cet apiculteur
Pour la 3ème année consécutive, la maison Miel Girard, basée dans le Saumurois, se rendra au Salon International de l'Agriculture. L'occasion de sensibiliser le public sur la filière et de faire quelques affaires.
Publié : 21 février 2025 à 8h13 - Modifié : 21 février 2025 à 9h25 Alexis Vellayoudom
/medias/ZXr66LkaBv/image/Miel_Girard_Salon_Agri_20_02_25_DR1740121614608.jpg)
L'entrée sera sûrement moins agitée que l'année dernière, mais son ouverture reste un événement majeur pour les Français. Le Salon International de l'Agriculture ouvre ses portes ce samedi 22 février au Paris Expo de la Porte de Versailles. Pendant une semaine, l'agriculture française va se relayer pour informer, valoriser les métiers et ravivre les papilles des 600 000 visiteurs. Sur place, des dizaines d'éleveurs et producteurs de l'Anjou (environ 40 avec 80 animaux et 2 producteurs) et de la Mayenne (environ une 20taine) sont attendus, dont Miel Girard, une maison centenaire basée dans le Saumurois à La Breille-les-Pins. Reprise en 2021 par la famille Beaufils, la miellerie compte 800 ruches pour une production de 20 tonnes de miel par an et une activité de pollinisation auprès d'arboriculteurs et de maraîchers du coin. Au-delà de l'aspect vitrine, le Salon de l'Agriculture, c'est aussi pour eux l'occasion de sensibiliser le public sur le métier d'apiculteur et de rencontrer de potentiels nouveaux acheteurs. Entretien avec Cyril Beaufils, co-gérant de la société.
Cyril Beaufils, c'est la 3e année que Miel Girard se rend au Salon Internationale de l'Agriculture. Qu'est-ce que ça représente pour vous ?
"Pour nous, c'est une vitrine. On est content de représenter l'entreprise qui le fait depuis presque 30 ans. Ça nous permet de servir nos clients fidèles. On a un public parisien très fidèle. Et puis, on va véhiculer notre image de producteur local en représentant les Pays de la Loire et l'Anjou, car on est référencé Produit en Anjou. C'est toujours très sympa de parler du territoire et de rencontrer les élus locaux."
Est-ce que l'enjeu est aussi financier ? Il y a des affaires à faire pendant le Salon de l'Agriculture ?
"Oui. Après, si on prend vraiment le coût global sur l'ensemble du salon, on va dire que ce n'est pas un salon très lucratif. Mais en termes de retombées, même si c'est difficile à calculer, il y a une épicerie fine de Paris qui peut venir goûter vos produits et les référencer ensuite en boutique. Ça nous permet de créer des partenariats pour le futur. On a quelques épiceries parisiennes qui travaillent avec nous. On a toujours le produit traditionnel, mais on a aussi développé d'autres gammes, avec un packaging à l'attention de ce public parisien avec des miels un peu atypiques comme des miels de sarrasin ou de pissenlit. Et puis, cette notoriété nous permet aussi, en local, de signer quelques contrats comme avec la maison Cointreau. On fait du miel Cointreau pour eux donc on fait vraiment en local et ça permet de véhiculer une image positive de l'Anjou."
Et du miel français plus largement ? L'année dernière, les apiculteurs étaient dans la rue pour dénoncer la distorsion de concurrence avec les miels étrangers. C'est quelque chose que vous abordez au Salon ?
"Oui, ce sont des discussions passionnées qu'on a avec les clients. Ils ont l'occasion dans les grandes surfaces de voir des miels qui viennent d'origine différente. C'est là où on veut alerter. Dire, "attention, lisez bien les étiquettes, d'où vient le produit". Aujourd'hui, la réglementation oblige à mettre les pays d'origine et le conseil, c'est lorsque vous voyez deux ou trois pays marqués sur le pot de miel et bien, ce sont des assemblages. Et nous ce qu'on dit, c'est que la traçabilité passe par une origine unique et pas de mélange de miel."
Il y a aussi la question du Plan écophyto qui a été suspendu alors que les apiculteurs étaient plutôt pour ?
"Oui, ça fait partie des choses qu'on peut être amené à défendre. Cependant, on est tout petit par rapport aux lobbies et aux politiques. On a peu de moyens de pression. Après, sur notre territoire dans le Saumurois, on est peu concerné, contrairement dans le Nord, notamment la Somme. Mais en effet, le salon peut être important pour passer ces idées, mais malheureusement, on est très peu écouté."
Mais ce sont des discussions que vous pouvez avoir avec les visiteurs du Salon ?
"Oui. Aujourd'hui, dans l'acte d'achat, les gens ont besoin d'explications, savoir à qui ils achètent, comment on produit notre miel. Chez nous, l'été, on propose des visites pédagogiques pour les écoles et le grand public. Il y a un vrai intérêt à voir tout le cheminement du miel jusqu'à voir le produit dans le pot. Et les gens sur le salon de l'agriculture viennent aussi pour qu'on leur raconte des histoires, le côté invisible de notre métier. C'est important dans la communication du salon."
Plus globalement, comment se porte la filière ?
"Nous, on s'en sort, mais parce qu'on a fait des choix stratégiques. On s'est appuyé aussi sur des partenaires qui font de la production. À côté de notre production, on a une partie négoce. C'est-à-dire des apiculteurs qui savent produire, mais qui n'ont pas les débouchés commerciaux. Nous, on se porte garant de vendre leur production qu'on achète sur analyse. On a des partenariats avec une dizaine d'agriculteurs, des locaux, mais aussi des régions du Sud. On peut échanger nos sur-productions pour avoir une gamme élargie de miel à vendre. C'est ce qui assure l'économie de notre société puisque si on n'est pas plusieurs apiculteurs, ça devient compliqué, car on est lié aux aléas climatiques et si on fait une année sans production, on peut très vite être en difficulté. Et si j'ai un conseil à donner, c'est qu'aujourd'hui pour que l'apiculture se développe, il ne faut pas être seul. Il faut s'entourer. L'union fait la force."
Vous pourrez retrouver la maison Miel Girard tout le week-end et ce lundi au pavillon 7.1 du Salon International de l'Agriculture.