Stade lavallois. Un mercato "très avancé" : quelle équipe la saison prochaine ?

Une page s'est tournée, ce samedi, quelques minutes après la rencontre entre Laval et Metz. Le public du stade Francis Le Basser a dit au revoir à trois joueurs majeurs de l'histoire de son club : Anthony Gonçalves, Jimmy Roye et Jordan Adéoti. Trois cadres du vestiaire qui ont permis de faire remonter Laval en Ligue 2, pour les deux derniers cités, et de le maintenir avant de jouer les premiers rôles du championnat.

La fin d'un cycle pour le Stade lavallois. Les dirigeants vont ainsi devoir rebâtir un effectif capable de jouer le haut de tableau de Ligue 2, l'ambition affirmée. Cette saison, tout s'est joué face à l'adversaire direct pour cette place de 5e. "On perd les playoffs sur la double confrontation avec Guingamp, disait Olivier Frapolli après la défaite contre Metz. Avant le match de ce soir, il y a deux points d'écart et ils ont pris six points. C'est là où on perd ce combat, mais on vient quand même d'enchaîner deux saisons où on est dans le haut du tableau."

Une colonne vertébrale à préserver

Pour participer à la lutte des playoffs une troisième saison de suite, le Stade lavallois va d'abord essayer de garder son ossature. De bas en haut, elle est composée de Mamadou Samassa, Yohan Tavares, Sam Sanna et Malik Tchokounté. Le gardien, qui pourrait être élu meilleur gardien de Ligue 2, devrait prolonger l'aventure à Laval tout comme l'avant-centre qui doit étirer son bail d'un an avec Laval. De son côté, Sam Sanna a récemment prolongé son contrat jusqu'en 2029 pour s'inscrire dans la durée.

Il reste alors le dossier Yohan Tavares. À 37 ans, le défenseur est encore un maillon essentiel de la formation d'Olivier Frapolli. "Il n'est pas monté sur le podium à la fin du match, ils ne vont pas tous partir", a glissé tout en humour l'entraîneur comme pour évoquer son souhait de garder le Franco-portugais. Autour de Yohan Tavares, des éléments comme Amin Cherni, William Kokolo ou encore Thibaut Vargas sont encore sous contrat l'année prochaine. Des pistons qui ont une petite cote sur le marché même si le club tient vraiment à conserver son piston droit. Edson Seidou, lui, quitte le club. Il devrait être célébré comme les autres ce samedi, mais s'est éclipsé avant les hommages.

Le cas d'Owen Kouassi est différent (contrat jusqu'en 2027). Véritable révélation à son poste cette saison, le défenseur de 22 ans a tapé dans l'œil de plusieurs écuries de Ligue 1 et représente la meilleure plus-value dans l'effectif. Dans un contexte économique difficile, Laval doit faire rentrer de l'argent. "Nous, on a bien fait les choses, a dit Olivier Frapolli. Mais, économiquement, on se retrouve dans un flou parce qu'il y a des choses qui ont été peut-être moins bien faites à un niveau bien plus haut que le nôtre."

À Laval, si personne ne dit non à une deuxième année, on s'est déjà préparé à le perdre. Selon nos informations, les dirigeants en réclameraient entre 1 et 1,5 million d'euros pour le lâcher. Toujours dans le secteur défensif, Moïse Adiléhou ne sera pas retenu. Les retours de Peter Ouaneh et William Bianda permettront de regarnir l'axe central la saison prochaine. Arrivé cet hiver, Théo Pellenard sera toujours là.

Au milieu, qui autour de Sam Sanna ?

Jordan Adéoti et Jimmy Roye partis, Sam Sanna est le dernier taulier restant au milieu. Encore sous contrat l'année prochaine grâce à une option automatique en cas de maintien, Titouan Thomas a engrangé du temps de jeu en fin de saison. Le Briochin a surtout montré qu'il était au niveau pour prendre la relève après une saison faite de hauts et de bas. D'abord titulaire, il avait perdu sa place au profit de Jimmy Roye avant de réintégrer le onze. Toujours franc, le joueur n'avait pas caché sa déception et réfléchissait à son avenir. Cette fin de championnat aura peut-être rebattu les cartes.

Dans ce secteur, William Benard est de retour de prêt. Il reste une journée de National au Vitréen pour essayer d'arracher le maintien avec Paris 13 Atlético. Après ses débuts tonitruants, Enzo Montet avait repris son brassard de capitaine en réserve pour tenter de la maintenir. Un pari en passe d'être réussi, mais le milieu de terrain est encore juste pour être titulaire la saison prochaine.

Un chantier en attaque

Comme souvent, les dirigeants lavallois vont devoir travailler d'arrache-pied pour reconstruire leur attaque. Autour de Malik Tchokounté, donc, mais aussi de Malik Sellouki. Le milieu offensif a terminé la saison comme meilleur buteur du club (11 buts) et est forcément scruté. Cette trouvaille de José Ferreira, venu tout droit des Pays-Bas sans véritables références, a commencé puis fini la saison en boulet de canon.

Il y a quelques semaines, Olivier Frapolli n'avait pas manqué de rappeler qu'il jouait sa première saison en Ligue 2 et surtout la première complète. "Il n'a pas fait de centre de formation donc il ne s'est jamais posé la question de la régularité dans son parcours. Il a eu un passage à vide, mais c'est bien de le retrouver en forme dans cette fin de saison". L'entraîneur tango n'a pas oublié de lui murmurer qu'il devait faire une deuxième saison à Laval, pour confirmer, avant de céder aux sirènes.

L'exemple récent est le cas de Julien Maggiotti, révélation en National et Ligue 2, qui avait été poussé un peu vite à signer à Charleroi (Belgique) pour ne jamais y jouer. Le milieu corse, qui va quitter Bastia, est d'ailleurs dans les petits papiers lavallois. Le joueur voit d'un bon œil un retour à Laval et les discussions n'ont jamais été rompues depuis l'hiver dernier.

Siriné Doucouré, pas au niveau, va retourner à Lorient. Aymeric Faurand-Tournaire, encore tendre, pourrait s'aguerrir en prêt à l'image de Noa Mupemba qui a brillé avec Avranches en National 2. De retour, il devrait faire la préparation avec Laval pour être jugé sur pièces, à un niveau plus élevé, avant que Laval envisage la suite pour lui.

Les cas de Kévin Zohi mais surtout de Mamadou Camara sont plus complexes. L'ancien sochalien a eu du mal à franchir le cap de la Ligue 2, mais s'est montré parfois intéressant dans un rôle entre les lignes. Il pourrait avoir une deuxième saison pour confirmer. En revanche, Mamadou Camara, joueur le plus cher de l'histoire du club, n'a pas convaincu. Brouillon, irrégulier, il avait bien débuté avant de flancher avant l'hiver. Le club ne ferme pas la porte à un départ à condition de récupérer sa mise.

En attaque, le Stade lavallois compte donc recruter un ou deux joueurs expérimentés, référencés et rompus aux joutes de Ligue 2.

Un mercato déjà "bien avancé"

Avant une période de mercato qui s'annonce donc agitée à Laval, Olivier Frapolli va se reposer. Fatigué par une saison passionnante mais éprouvante mentalement, physiquement. "Je sais qu'on a déjà beaucoup travaillé avec Ousmane (Dabo) et le président (Laurent Lairy) sur le mercato. On est très avancé dans ce qu'on veut faire."

Tout n'est pas finalisé, les niveaux d'avancements sur les dossiers sont différents, mais comme d'habitude des listes ont été dressées avec plusieurs options. "Il y a des choses à régler et on sait que ça peut prendre un peu de temps donc on va profiter de cette coupure pour se régénérer." Le contexte économique et les mouvements des autres clubs dicteront certainement une grande partie de ce mercato lavallois.