À Laval, les étudiants de l'UCO conçoivent des jeux vidéos en 48 heures !

Depuis mercredi midi, les étudiants de l'UCO participent à l'Emotional Game Jam. Ils doivent créer un jeu vidéo basé sur l'émotion en 48 heures.

10 février 2022 à 9h50 par Alexis Vellayoudom

Une centaine d'étudiants penchent sur le thème "Hors piste" pour créer leur jeu vidéo

Crédit : Alexis Vellayoudom

À l'Université catholique de Laval, les élèves n'ont plus que quelques heures pour leur jeu vidéo de A à Z. Depuis hier midi, une centaine d'étudiants participent à l'Emotional Game Jam, un concours ouvert à tous et organisé par l'UCO, "les Game Jam ont créé un type de jeu qui sont très courts, très bref, qui ne sont pas toujours bons à déployer plus. Parfois, en quelques minutes, on comprend le propos, qu'est-ce qu'ils ont voulu faire. On a toujours de très belles réussites", explique Guillaume Boissineau, le responsable de la licence. 


 


 


 


 


 

Titre :Des étudiants de l'UCO Laval ont 48h pour créer un jeu

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


Depuis 2016, c'est un rituel à l'UCO. Étudiants de licence L3DI, la licence dédiée à la création de jeux vidéos, aux médias interactifs et à l'infographie, mais aussi des autres formations se rassemblent pendant 48 heures pour un concours de création de jeux vidéos sur deux thèmes donnés à 24h d'intervalle. Sur les tables, du soda, des chips, d'autres ont déjà prévu le café ou les pizzas pour le repas du soir car la soirée risque d'être longue. Mais ils ne sont pas seuls, à l'autre bout du monde, un sud-américain, mais aussi des Turcs, un Espagnol ont intégrer le concours puisque l'Emotional Game est lancé sur le site Itch.io, une plateforme internationale qui permet partager des créations de jeux. 


 


Un jeu, deux thèmes et un fil conducteur, l'émotion


 


Tous attendent de connaître le premier thème. 11H, c'est l'heure, Guillaume Boissineau scande : "le thème, c'est hors piste !". Les premières réactions tombent, "le ski, le snowboard ?", "deux choses qui n'ont aucun rapport ?", "un avion qui se crash !". Les premiers étudiants s'affolent, courent dans les escaliers, partent s'isoler pour faire un brainstorming. Certains font face à un mur comme le groupe de Nolwenn : "pour l'instant, on est un peu perdu. On n'avait pas l'intention d'avoir ce thème. On a pensé au sport, à hors du jeu, faire quelque chose hors piste après le thème, il n'est pas très inspirant". 


Dans la vingtaine de groupes, la même organisation, chacun à sa tâche, "moi je suis plutôt programmeur, Tom est polyvalent, Steven fait du Game design, toute la recherche sur le jeu, comment on va construire les niveaux, Albin, plus concepte-artiste, tout ce qui va être dessin, texture et Yvain qui s'occupe de l'animation", précise une participante.


 

L'équipe NousSachons a choisi de travailler sur la frustration

Crédit : Alexis Vellayoudom

 


Le groupe #NousSachons est déjà bien avancé et travail sur l'émotion, la trame principale du concours, "la frustration ! L'idée, c'est qu'un narrateur nous pousse à suivre le jeu d'une certaine façon et on se rend compte que si on fait ça on va dans le mur et on n'avance pas. On va chercher à aller au-delà de ce que nous dit le narrateur pour aller hors-piste, donc le thème LOL, pour aller en dehors de ce que le jeu nous dicte de faire", racontent Pauline et Wilhelm. 


Plus loin, derrière, sur ordinateur, on aperçoit les premières images, un monde de cube violet où évolue un bonhomme rouge avec sa casquette et un sac sur le dos, le groupe Cup of Team est en discussion, "est-ce qu'on part sur une caméra fixe pour 2D et tu changes de caméra quand tu passes en 3D ? [...] tant qu'il est pas en 0 sur l'un des axes, tu désactives les "coladers"". Clara tente de nous expliquer l'idée : "c'est un peu style Paper Mario. L'idée c'est que notre perso est en 2D dans un monde en 3D, mais de base on a une vision 2D du monde, mais certains éléments seront en 3D, c'est le côté hors piste".


 

L'équipe Cup of Team travaille sur un mélange de 2D et 3D

Crédit : Alexis Vellayoudom

 


48 heures pour créer un jeu, c'est possible ? 


 


"Il y a des moteurs qui sont beaucoup plus accessibles en ligne, tout le monde peut expérimenter assez rapidement, il n'y a pas besoin d'être un as de la programmation, du développement pour le faire, c'est vraiment démocratisé", souligne Guillaume, le responsable de la formation. 


 

Titre :Comment fabriquer un jeu en 48 heures ?

Crédit :Alexis Vellayoudom

 


L'expérience commence par un brainstorming, Nolwenn explique : "déjà on se met d'accord sur une histoire, après on se met d'accord sur le style graphique, du cartoon ou du réaliste. On crée des sprites, c'est des petites images pour créer notre univers graphique. Grâce à ça on va créer notre level design, comment va se dérouler le jeu, l'environnement du jeu, les mécaniques de jeu, genre sauter, etc". 


 

L'équipe de Nolwenn cherche comment interpréter le sujet

Crédit : Alexis Vellayoudom

 


Vient ensuite la partie logiciel, à l'UCO, les élèves travaillent avec Unreal, un logiciel professionnel, "en 2 mois, j'ai du faire 60 heures de tutoriel, plus des heures de cours, et j'ai un niveau très bas pour l'instant. Faut essayer, faut tester. Parfois, on va passer 30 heures sur un truc et enfaîtes on jette, on recommence, mais on a appris des trucs", raconte Clara. 


 


"Un jeu peut traiter un sujet politique ou difficile"


 


L'essentiel reste toute de même le message que feront passer les équipes, "le jeu est une bonne façon de communiquer un message. Un jeu peut traiter un sujet politique ou difficile. On a des jeux qui traitent des maladies mentales, de la ségrégation, mais il faut que ça soit fait de façon subtile, sinon ça va brusquer les personnes qui jouent. On peut aussi faire découvrir l'histoire à travers les jeux, la Seconde Guerre mondiale, le Japon au XVIIIème siècle", Judith Taylor, enseigne l'histoire des jeux et des nouveaux médias.


 


 

"Le jeu vidéo est bon moyen de communication", explique l'enseignante Judith Taylor

Crédit : Alexis Vellayoudom

 


À l'Emotional Game, le but est de transmettre des émotions, "au début du jeu The Last of Us quand la fille de Joel, elle meurt, les larmes, j'ai pleuré toutes les larmes de mon coeur quand j'y ai joué. Et c'est ça, c'est l'attachement qu'on a avec les personnages, le monde et la réaction qu'on peut avoir, qu'elle soit positive ou négative. Ils vont être jugés sur comment ils font passer l'émotion dans le jeu", ajoute l'enseignante britannique. 


Mercredi midi, les étudiants ont reçu un nouveau thème. Leurs jeux seront disponibles sur la plateforme Itch.io. 48h pour faire un jeu, c'est court, mais nul doute que les jeux les plus simples sont souvent les meilleurs.