Mayenne

En Mayenne, les agriculteurs sont excédés par les dégâts causés par les Choucas des tours

À Aron, en Mayenne, l’agriculteur Frédéric Gouallier tire la sonnette d’alarme. Depuis trois ans, ses cultures sont ravagées par les choucas des tours, des oiseaux protégés qui prolifèrent sans contrôle.

Publié : 8 juillet 2025 à 12h32 par Tanguy Gicqueau

Fréderic Gouallier (à droite) montrant un des ses champs ravagés par les Choucas à Aron.
Fréderic Gouallier (à droite) montrant un des ses champs ravagés par les Choucas à Aron.
Crédit : @Tanguy Gicqueau

En 2024, 12 de ses 64 hectares ont été touchés, pour une perte estimée à 45 000 euros, sans aucune indemnisation possible. “Nous, agriculteurs, on ne peut même pas protéger nos cultures”, s’insurge-t-il. Sur son exploitation aucun moyen d'effarouchement n’est possible : les canons à gaz sont trop proches des habitations et surtout inefficaces. Or, le choucas, protégé et sans prédateur naturel, devient un nuisible pour les semis, mais aussi pour la petite faune, dont il est un redoutable prédateur. “Ce n’est plus supportable”, répète l’éleveur.

Fréderic Gouallier explique les conséquences de cette surpopulation.

Le phénomène n’est pas nouveau, mais il s’est exponentiellement aggravé ces dernières années, selon Claude Charron, responsable du dossier "faune sauvage" à la FDSEA 53. “Le choucas est surtout présent dans l’Ouest. Mais on n’est pas entendus, car ce n’est pas un problème national”, regrette-t-il.

 

Un dossier à monter pour la préfecture

 

Pour tenter de retrouver un équilibre entre faune sauvage et activités agricoles, les principaux syndicats agricoles lancent une campagne de recensement du 1er mars au 31 mai 2025. L’objectif : repérer les zones touchées, cartographier les couples nicheurs et bâtir un protocole. “Personne n’aime parler de destruction, mais il faut retrouver un équilibre, le but ce n'est pas de l'éradiquer”, explique Benoît Faucon de la Chambre d'agriculture engagé dans la concertation.

Claude Charron sur les futurs étapes du dossier.

Un dossier de demande de dérogation est en cours de montage pour permettre une régulation locale, sur le modèle de ce qui se fait en Bretagne. Il sera soumis à la préfecture, seule habilitée à accorder des autorisations de tir par arrêté préfectoral.