Au Refuge de l'Arche, les tigresses venues d'Ukraine s'adaptent à leur nouvelle vie

Originaires d'Ukraine, les deux tigresses Magnolia et Uvalisa ont été accueillies par le Refuge de l'Arche à Château-Gontier le 1er juin. Deux mois plus tard, elles ont pris leurs marques et partagent maintenant leur enclos avec Kaïro, le tigre déjà présent au Refuge.

4 août 2023 à 18h28 - Modifié : 4 août 2023 à 18h40 par Marie Chevillard

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La mise en contact entre les deux tigresses et le mâle Kaïro a été plus rapide que prévu.
Crédit : Refuge de l'Arche

C'était une première pour le Refuge de l'Arche à Château-Gontier : accueillir des animaux en provenance d'un pays en guerre. Les deux tigresses Magnolia et Uvalisa sont arrivées le 1er juin en Mayenne, après un long périple depuis le zoo de Poznań en Pologne. Elles y avaient été rapatriées en mars 2022 d'Ukraine, où elles auraient été utilisées pour réaliser des selfies avec les touristes, dans les rues de Kiev.

A Château-Gontier, leur adaptation s'est faite petit à petit, pour ne pas les brusquer. Première étape : la mise en isolement sanitaire pendant un mois, avec la stérilisation des deux tigresses. Deuxième étape : la mise en contact visuelle et olfactive avec le tigre déjà présent sur place, Kaïro, "qui s'est très bien passée, sereinement, sans agressivité", précise Jean-Marie Mulon, le directeur du Refuge de l'Arche. La mise en contact réelle, prévue initialement le 1er août, a été finalement avancée au 18 juillet.

 

Des réflexes retrouvés 

 

Magnolia, Uvalisa et Kaïro partagent maintenant leurs enclos, et le comportement du tigre a déjà évolué, se réjouit Jean-Marie Mulon. "Notre mâle marque beaucoup plus son territoire, il retrouve des réflexes naturels. Il a même un faciès qui a changé. Ce qui est pour nous primordial, ils s'éloignent de l'Homme".

Jean-Marie Mulon "Ils s'éloignent de l'Homme et c'est une réussite"
Crédit : Marie Chevillard

Objectif pour les professionnels du Refuge : que les animaux se retrouvent entre eux et que leur comportement soit le plus proche possible de celui qu'ils pourraient avoir en pleine nature.

 

Pas de traumatismes persistants

 

Et c'est bien parti pour les deux tigresses, malgré ce qu'elles ont vécues : "pendant les premiers jours, lorsqu'elles voyaient des humains, elles s'approchaient, ça faisait partie de leurs habitudes, décrit le directeur du Refuge. Aujourd'hui, si elles sont en train de se prélasser au soleil, elles ne vont pas forcément aller vers le public."

 

Malgré une histoire de vie chargée, Magnolia et Uvalisa n'ont pas l'air trop traumatisées aujourd'hui. "Ce sont des victimes collatérales de la guerre, mais c'est rassurant pour nous de voir que les traumatismes semblent s'apaiser au fil des semaines. C'est sans doute dû à leur exfiltration rapide dès le mois de mars 2022", rappelle Jean-Marie Mulon.

Jean-Marie Mulon "Les traumatismes semblent s'apaiser"
Crédit : Marie Chevillard

Le Refuge de l'Arche envisage d'accueillir dans les prochains mois une lionne, également victime de la guerre en Ukraine.