Ballots. Les robes de luxe de Fonlupt en plein essor malgré la crise

Sous-traitante de longue date pour de grandes maisons de couture françaises, Fonlupt a doublé son chiffre d’affaires ces dix dernières années. Elle forme en interne pour recruter sur des métiers très exigeants.

23 décembre 2022 à 17h14 par Coralie Juret

Chez Fonlupt à Ballots, on confectionne des robes, chemisiers et jupe pour l'habillement de luxe.
Chez Fonlupt à Ballots, on confectionne des robes, chemisiers et jupe pour l'habillement de luxe.
Crédit : CJ

Saviez-vous que les robes des plus grandes maisons de couture française sont confectionnées en Mayenne ? On ne citera pas ses célèbres clients, mais Fonlupt est à la pointe de l’habillement de luxe depuis 50 ans.

L’entreprise familiale de Ballots rachetée en 2012 par le groupe Thierry est spécialiste du flou, des matières comme la soie, la mousseline ou l’organza. Un métier très technique pour les 80 salariés, presque exclusivement féminines, et parfois des défis à relever.

Aujourd’hui, Anaïs Foubert et l’une de ses collaboratrices doivent monter un prototype. « Ce modèle pour l’instant on ne l’a pas vu, parce que la toile a été montée là-haut », explique la responsable du pôle flou. « Là maintenant à nous de monter ce modèle parce que c’est un modèle flou, le bureau d’étude est plutôt spécialisé dans toutes les pièces tailleur, des pièces beaucoup plus lourdes. C’est la découverte, que sur photo. Il va falloir qu’on se creuse pour monter ce modèle comme le client le souhaite ».

Et Fonlupt n’a pas le droit à l’erreur... Sur 20 000 à 22 000 robes, chemisiers et jupes réalisées chaque année, elle n’enregistre que 200 retours, tous réparables indique son gérant. Ce qui lui vaut aussi la confiance de ses clients, c’est sa capacité à arrêter une production si la qualité de la matière n’est pas au rendez-vous selon Amedi Nacer, un ancien de chez LVMH et Hermès.

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Coupe du tissu, pose des fermetures, repassage... chacun(e) a sa tâche à l'atelier.
Crédit : CJ

 

Former pour recruter

 

Malgré l’inflation, l’industrie du luxe ne connaît pas la crise. En dix ans, Fonlupt a quasiment doublé son chiffre d’affaires. Mais pour accompagner son développement et recruter, Amedi Nacer s’est décidé à ouvrir un pôle formation en interne. Depuis quatre ans, 6 à 8 personnes viennent se former sur une session de trois mois, puis signent un contrat de professionnalisation. 80% de ces personnes, souvent en reconversion sont ensuite embauchées en CDI.

« On compense une partie du besoin seulement », soupire Amedi Nacer, « c’est énormément d’énergie dépensée pour sélectionner les candidats, les faire venir, les former etc. C’est un vrai travail mais il est indispensable. Aujourd’hui je passe plus de temps à réfléchir avec ma RH qu’avec ma directrice industrielle ! Le carnet de commandes est plein pour plusieurs mois, notre souci c’est comment on fait pour recruter ? »

Et ces candidats sont aussi confrontés à des problèmes de mobilité et de logement sur le territoire mayennais, constate le gérant de Fonlupt. Des problématiques dont il s’est ouvert à la présidente de Région Christelle Morançais, en visite sur le territoire début décembre.

 

Reportage - A Ballots, Fonlupt confectionne des robes de luxe depuis 50 ans
Le Sujet de la rédac du 22/12/22
Crédit : Coralie Juret