Boucles de la Mayenne. "C'est une course qui m'a toujours tenu à coeur", avoue l'ancien cycliste professionnel Vincent Jérôme

Alors que les 50e Boucles de la Mayenne ont commencé ce jeudi 29 mai à Laval avec le prologue, l'ancien coureur professionnel mayennais Vincent Jérôme (en activité de 2006 à 2015) décrypte cette course en quatre étapes, sur ses terres, à laquelle il a participé à cinq reprises.

Vous avez participé aux Boucles de la Mayenne pour la dernière fois en 2015 : comment la course a-t-elle évolué en dix ans ?

Si on repense aux moments où j'ai pu y participer très jeune en amateurs (en 2004-2005), elle n'a plus rien à voir aujourd'hui au niveau des coureurs présents au départ. Il y a même des équipes World tour qui y participent (neuf au total), c'est le haut niveau de ce qui peut se faire dans notre sport. En revanche, le parcours reste semblable à ce que j 'ai pu connaître : il y a toujours quatre étapes, dont un prologue dès le premier jour, une étape un peu reine, un peu plus difficile au milieu (celle de samedi) et cette belle arrivée à Laval. Donc elle reste aussi atypique, en gardant ses valeurs.

Les Boucles de la Mayenne, selon vous, restent une course accessible, pourquoi ?

Comme il est assez court (5,4 km), ce prologue permet à une grande majorité des coureurs au départ de performer et d'aller chercher un résultat. C'est vrai qu'une fois le prologue passé, c'est parfois assez difficile d'aller chercher ces secondes qui nous manquent pour la victoire finale. Après comme on le dit souvent, la course, ce sont les coureurs qui la font, elle n'est jamais écrite à l 'avance. On n'est jamais à l'abri qu'un coureur puisse faire un coup de panache au Montaigu ou au Mont Rochard, ou même qu'un coureur puisse s'échapper dans les rues de Laval... 

Une autre caractéristique de cette compétition, c'est le nombre de coureurs par équipe : ils sont six. En quoi est-ce important en termes de stratégie ?

Ça peut jouer en effet, alors que sur beaucoup de courses du programme professionnel, on est souvent sept ou huit coureurs au départ. Lorsqu'on est six coureurs, s'il y a le leader et un autre coureur un peu moins bien, on se retrouve plus qu'à quatre. Et neutraliser tout un peloton dans ce cas-là, c'est assez difficile.

Quels souvenirs gardez-vous de cette course sur vos terres ?

C'est toujours assez sympa de rouler sur ses routes d'entraînement. On peut toujours se permettre d'aller voir le déroulé des étapes à l'avance lorsqu'on est à domicile, donc ça ne permet pas de pouvoir se dire qu'on va gagner quoiqu'il arrive, mais ça offre un petit avantage. Et puis, avoir ses proches autour de soi, c'est toujours sympathique. En plus le prologue à Laval, c'est un soir, en semaine : je le trouve assez agréable, j'ai toujours aimé ce prologue. Parce qu'il y a toujours une ferveur, c'est incroyable ! En plus, on est chez nous, donc il y a du monde qui vient de nous encourager. C'est une course qui m'a toujours tenu à coeur.

Depuis quelques années, vous participez aux Boucles d'une autre manière, c'est-à-dire ?

Etre dans l'envers du décor, c'est ça ! J'ai pu commenter la course avec un des vos confrères Gildas Menguy d'Ici Mayenne, en tant que consultant. On était en amont de la course, on allait prendre la tendance et ensuite, on faisait les commentaires. C'était au tout début où L'Équipe TV est arrivée, donc on avait les images. C'était incroyable de pouvoir vivre cette course à la télé et de pouvoir la commenter ! En tant que coureur, on ne se rend pas compte de tout ce qu'une course implique, en termes d'organisation, de bénévoles, de budget... On se rend compte que ce n'est pas si simple que ça. 

D'ici dimanche, allez-vous voir une ou plusieurs étapes de la course ?

Non, pas cette année, je pars en week-end avec ma famille. Mais comme elle est à la télévision, je regarderai. Et je compte bien aller à Laval pour l'arrivée du Tour de France le 12 juillet !