Craon. La RoboRave, la compétition qui donne goût à la robotique

Des combats sans merci, un sens aiguisé de la programmation, des fins tacticiens et des élèves passionnés. Ce sont tout ces ingrédients qui font de la RoboRave un moment unique. Hier, près de 700 élèves se sont affrontés au complexe de Sportif à Craon. Parmi eux, des collégiens, lycéens et adolescents des services jeunesses, venus de toute la région Pays de la Loire, mais aussi des délégations espagnoles et allemandes. Immersion dans cet univers robotique. 

Une nouveauté, les drones

Dès 10h, la compétition fait rage. 200 équipes sont réparties dans 7 challenges, dont un nouveau consacré aux drones. Ce robot volant devenu incontournable pour ces générations. Gwendal est en 3e au collège Volney de Craon, il fait partie de ceux qui ont pensé cette nouvelle catégorie : "On a fondé un club drone au collège avec notre professeur de mathématiques. On s'entraînait au pilotage et à la programmation. On a même essayé de piloter des drones avec un casque de réalité virtuelle." Sur le papier, l'épreuve paraît simple, un double parcours où débute d'abord un robot au sol qui roule sur des planches, puis le drone prend le relais dans les airs en essayant de franchir deux obstacles pour finir dans une cible au sol.

Mais en coulisse, c'est plus compliqué. "Je dois programmer sur ordinateur et tablette pour le robot et le drone. On utilise le logiciel MBlock sur lequel on travaille depuis la 6e. C'est constitué de blocs qu'on assemble. Chacun donne une information au robot qui suit l'information et réalise le parcours. Là, par exemple, le premier bloc dit quand on appuie sur le bouton embarqué, il peut commencer le programme. Ensuite, on lui a dit d'avancer, tourner à gauche, à une certaine puissance et pendant un certain temps", explique Gwendal. "Il faut tout calculer en amont. On fait beaucoup d'essais et ça dépend beaucoup du placement au début. Puisque si on décale un petit peu le robot à gauche ou à droite, on n'est pas sûr de réussir le parcours." Malgré plusieurs tentatives, Gwendal peine à mener son robot au sol sur la marque. "On a plusieurs tentatives pour réajuster. Là, je vois qu'il tourne pas assez sur le premier virage donc j'augmente le temps où il doit tourner."

Les filles très représentées

Plus loin, quatre copines s'essayent à un jeu qui parle à tout le monde : le football. Mais celui-là est particulier, c'est en réalité un foot drone. En clair, des drones sont entourés d'une structure à la forme d'un ballon. Objectif, faire passer le drone dans un cerceau pour marquer un but. Le jeu se joue 2 vs 2. "C'est compliqué. J'arrive pas à bien le déplacer", s'amuse Clara, élève au collège Jacques Monod à Laval. Score final 3-0 pour ses adversaires. Mais la Mayennaise et ses copines ont eu plus de réussite le matin. Engagées dans l'épreuve de duathlon, un parcours au sol à réaliser tout en poussant une balle, Clara, Mila et Clémentine ont obtenu les cinq meilleurs scores et se sont qualifiées pour la finale en fin d'après-midi. Et elles ne sont pas les seules à avoir fait le déplacement. "On a quasiment 50 % de filles sur l'événement. Après, c'est difficile de suivre les parcours de chacun, mais on arrive à accrocher tous les publics", confie Jimmy Prudhomme, en charge de l'organisation. 

Un esprit de compétition dans la bonne humeur

Et il y a parfois des parcours qui débutent tard. C'est le cas d'Esteban, Mahé et Bartholomée. Ces élèves du collège Paul Langevin d'Evron ont eu un mois pour fabriquer leur robot nommé Guillaume Le Thug, engagé dans la catégorie Sumo, un combat sur tapis. "Le nôtre, c'est celui à qui il manque une roue", sourit Esteban tout en remettant du scotch. "On les programme à l'avance et le but, c'est d'éjecter les autres robots pour gagner le plus de points", explique Mahé. Après une matinée compliquée, les trois amis semblent mal embarqués dans ce nouveau match. "Il nous manque de la puissance. On n'a pas eu assez de temps pour le préparer. En plus, on joue les meilleurs. Ils ont une grosse puissance et une bonne adhérence. En 5 secondes, il élimine tout le monde." À peine finissent-ils ces mots que leur robot profite d'un mano à mano engagé entre les deux autres concurrents pour les pousser en dehors de la zone. "Vous nous portez chance monsieur !".