Doué la Fontaine. Dans les coulisses de la cuisine du Bioparc
Le Bioparc de Doué-la-Fontaine nous emmène suivre le quotidien des soigneurs, de la préparation des rations dans la cuisine animalière jusqu'au nourrissage de plusieurs espèces. À travers les repas, tout est fait pour préserver les habitudes naturelles des animaux.
Publié : 20 février 2025 à 14h26 par Orane Hateau
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À l’abri des regards des visiteurs, les soigneurs préparent chaque jour plusieurs rations pour nourrir les plus de 2 000 animaux du Bioparc. C’est dans la cuisine animalière, composée de deux chambres froides, une grainetière et un congélateur, que sont stockés les produits secs, la viande et les fruits et légumes. Au total, chaque année 200 tonnes de nourriture sont mangées par les animaux, avec environ 12 tonnes de viande et 45 tonnes de fruits et légumes.
Au coeur de la cuisine
Dans la cuisine, les 17 soigneurs du parc s'affairent autour des plans de travail. Sur ces derniers, des fiches rations décrivent les habitudes de chaque espèces en terme de quantité, de variété et de fréquence. C'est Florine, la vétérinaire, qui décide des quantités et les adapte au fur et à mesure en discussion avec les soigneurs qui voient les animaux tous les jours et réalisent les pesés. "En captivité, il faut toujours faire attention à ce que nos animaux mangent correctement et ne prennent pas de poids. On a des outils comme la pesée qui va permettre de réadapter les rations" explique Émilie, soigneuse au Bioparc depuis 4 ans. La cuisine est divisée en six paillasses, correspondant aux 6 secteurs animaliers du parc. Cette division permet d’éviter les contaminations croisées puisque les animaux qui ne mangent pas de viande n’ont pas un estomac fait pour combattre des bactéries présentes dans la viande. C’est le cas des primates par exemple.
En amont, Simon, magazinier ravitailleur, prépare et passe toutes les commandes. Par ailleurs, une partie de la nourriture vient des invendus et des déchets de plusieurs entreprises. Par exemple, au niveau local, des supermarchés fournissent des fruits et légumes invendus. Émilie explique : « en termes de quantité ce n’est rien du tout mais ça nous permet de mettre de la diversité. Par exemple aujourd’hui on a eu de la chayotte en invendu, c’est le bonheur des soigneurs, c’est quelque chose qu'on achetrait jamais, mais ça nous permet d’avoir des vitamines et des minéraux qu’il n’y a pas forcément dans le reste ». Pour la viande, des restaurants gastronomiques donnent également leurs déchets.
Le plus proche possible de la nature
Chaque repas est adapté aux espèces pour correspondre à leurs habitudes naturelles. Emilie coupe des légumes pour les atèles, des primates d’Amérique du Sud, dans la nature ils mangent en petite quantité. Elle les nourrit donc quatre fois par jour, « cela leur permet de garder le fonctionnement de leur système digestif qui est habitué à tous le temps travailler mais en petite quantité ».
🦁 Le Bioparc de Doué-la-Fontaine a ouvert les portes de sa cuisine. 7 à 30 kg de viandes fraîches pour les lions, nourris grâce aux invendus et aux déchets de plusieurs restaurants. pic.twitter.com/mOvbb8W5TE
— Oxygène Radio (@Oxygene_Radio) February 13, 2025
C'est aussi le cas pour les félins. Les guépards sont des animaux très sensibles et génétiquement très pauvres, "les guépards sont nourris uniquement avec du poulet frais éviscéré et de temps en temps une proie entière fraîche, un petit cochon d'Inde ou un lapin histoire d'avoir aussi des poils" explique Sylvanie, soigneuse. Comme pour tous les félins, l’estomac des guépards a besoin de repos, le Bioparc met donc en place des jours de jeûne. Dans la nature, le repos se fait par le manque de proies. De leur côté, les lions sont nourrit avec plus de variété puisqu’ils mangent tous les types de viande. Leurs repas vont de 7 à 30 kg selon les journées. Au moment du repas, lorsque Sylvanie lance la viande, le partage se fait selon la hiérarchie naturelle des lions.
L' importance des vautours
Le moment du repas peut également permettre de faire de la sensibilisation, c’est le cas pour celui des vautours. Tous les jours au moment du nourrissage, les soigneurs expliquent l'importance des vautours au public. « Les vautours sont des animaux très importants puisqu’ils sont charognards. Ils nettoient la nature en mangeant des carcasses. Ils évitent que des maladies soient dispersées dans l’écosystème auprès d’autres espèces et des humains. Cette sensibilisation est importante puisque ce sont des animaux peu connus et pas très beaux si on peut dire » explique Tatiana Beuchat, responsable conservation et mécénat.
Le Bio parc a rouvert ses portes le 10 février pour le lancement de sa nouvelle saison.