Mayenne

En Mayenne. 24 millions pour les trois hôpitaux, annonce le ministre délégué à la Santé Yannick Neuder

En visite ce vendredi dans les trois hôpitaux mayennais, Yannick Neuder a promis une enveloppe de 24 millions d'euros pour les trois établissements. Il souhaite aussi l'ouverture de deux services d'urgence et d'un Smur toutes les nuits en Mayenne.

Publié : 4 juillet 2025 à 18h31 - Modifié : 4 juillet 2025 à 22h05 Alexis Vellayoudom

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À son arrivée à l'hôpital de Lava, Yannick Neuder a pu échanger avec les syndicats
Crédit : Alexis Vellayoudom

Le ministre délégué à la Santé Yannick Neuder vient de quitter la Mayenne. Après un périple d'une journée où il a rendu visite aux trois hôpitaux pour évoquer les investissements à venir sur les trois centres hospitaliers, mais aussi l'organisation des urgences et la gouvernance. Au terme de son voyage, Yannick Neuder a annoncé une enveloppe de 24 millions d'euros pour les trois établissements.

 

Les syndicats veulent un accord écrit

 

Une visite payante, diraient certains. Après être passé dans les trois hôpitaux mayennais, le ministre délégué à la Santé Yannick Neuder a confirmé le déblocage de 24 millions d'euros. Dans le détail, 6 millions seront fléchés vers Château-Gontier pour la réfection du service des urgences. 10 millions à Laval et 8 millions à Mayenne. Des promesses sur lesquelles les syndicats se veulent vigilant. "On souhaiterait un accord écrit sur les promesses", rappellait ce midi Maxime Lebigot, secrétaire générale Force ouvrière.

À Laval, le Ministre a d'ailleurs été accueilli dans le calme. Les 350 manifestants avaient fait le choix de "tirer la tronche" pour montrer leur épuisement et leur mécontentement. Dès son arrivée, le Ministre a pu échanger avec des représentants des syndicats CGT et FO, notamment sur le plan de performance qui prévoyait 15 millions d'euros d'économies et la suppression de 57 postes. "Sachez qu'on sera vigilant à ce que ce plan d'économie ne revienne pas par la petite porte pour le bien-être de nos collègues et de nos patients", a fait savoir Maxime Lebigot.

 

 

En face, Yannick Neuder a cherché l'apaisement : "Je veux saluer l'ensemble des soignants qui s'engagent parce que quand on est soignant, c'est pas pour manifester sur un parking, c'est pour soigner les gens dans de bonnes conditions [...] Il faut qu'on s'écoute et qu'on puisse travailler ensemble sur des projets. J'ai besoin de vous." L'occasion pour Meryame El Hamdaoui, secrétaire générale de la CGT, de lui rétorquer : "Effectivement, les soignants devraient être dans les services, mais s'ils sont aujourd'hui sur le parking de l'hôpital, c'est parce que leurs conditions de travail ne leur permettent pas. Mettez les moyens. On attend beaucoup de vous."

À la sortie, peu d'annonces, mais les syndicats lavallois se disent prêts à travailler, notamment sur la problématique des médecins. "On veut que l'hôpital de Laval retrouve ses lettres de noblesses. On a connu les 11 étages et les deux ailes avec plein de services. Maintenant, il y a des ailes entières, ce sont des bureaux. On veut que le Ministre prenne des engagements forts et qu'il ait du courage politique pour dire au médecin de venir s'installer chez nous." Ils rappellent : "nous, on veut bien travailler, être force proposition, mais il faut encore qu'on nous écoute. On a proposé des choses qui ne coûtaient pas un centime comme les réunions de service. Ça n'a jamais a été mis en place."

 

Samu maintenu à Laval ? 

 

Après un premier bref échange avec les syndicats, Yannick Neuder s'est rendu au Samu pour parler organisation de la régulation et Service d'accès aux soins, le Ministre est tombé sur l'urgentiste Caroline Brémaud. L'occasion d'évoquer avec elle la problématique du Smur dans le département. En manque de médecins urgentistes, la Mayenne ne dispose pas toujours d'une équipe de Smur complète pour répondre aux appels du 15. L'Agence régionale de Santé a proposé d'appeler à la rescousse des urgentistes d'Angers, Rennes ou Le Mans. "Quand je tombe sur une ligne du planning où malheureusement il n'y a pas d'équipe de Smur. Il y a quand même un sujet. Il faut que collectivement, on regarde comment s'organiser", défend Yannick Neuder. 

Mais la médecin qui a récemment sorti un livre voit plus large avec le maintien du Samu à Laval alors qu'un projet de l'ARS prévoyait de délocaliser le service de régulation sur le CHU d'Angers. "Ce projet, ça a abouti à des départs, des démissions et des remplaçants qui ne venaient plus. J'aimerais que vous vous engagez aujourd'hui à dire "on garde le centre 15 complet avec la régulation ici à Laval"", lui a demandé la médecin. Moi, je vous demande que sur ce département de la Mayenne, chaque soir, il y ait des urgences qui fonctionnent parce que ce n'est pas acceptable", lui a répondu Yannick Neuder. Il a notamment évoqué les préconisations faites par la Société française de médecin d'urgence et Samu de France.

 

L'échange entre l'urgentiste Caroline Brémaud et le ministre délégué Yannick Neuder sur le Samu
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

"Donnez-nous les moyens de travailler. Aidez-nous à remettre de la confiance. J'attends beaucoup. Il faut que les CHU nous aident parce que jusqu'à présent, à nous prendre des praticiens et refuser des contrats. Je peux vous faire confiance ?", a rétorqué Caroline Brémaud. "Oui, je regarderai, mais je ne vous laisserai pas tomber", a conclu le Ministre. En fin de journée, il a émis la volonté d'ouvrir deux services d'urgence sur trois, et une ligne de Smur tous les soirs à partir de l'automne. Le CHU d'Angers et des médecins des départements limitrophes viendront en renfort. 

 

Une direction provisoire dès septembre

 

En février dernier, l'Agence régionale de Santé avait pris la décision de remercier les trois directeurs des hôpitaux mayennais à Château-Gontier, Laval et Mayenne pour relancer une coopération saine entre les trois établissements. Après une forte mobilisation, les soignants de Château-Gontier avaient obtenu la prolongation d'un an d'Eric-Alban Giroux à la tête du CHHA. À Mayenne, Catherine Creuzet est partante, après 10 ans à la direction. Enfin, Sébastien Tréguenard doit officiellement quitter ses fonctions en septembre. Il sera remplacé par une direction provisoire composée d'un duo médico-administratif.