En Mayenne : les Veilleurs du Pays de Loiron préviennent du mal-être et des suicides

Prendre soins des personnes, notamment dans le monde rural, des personnes en situation de mal-être ou pensant au suicide, c'est la mission du collectif des veilleurs du Pays de Loiron. Il est soutenu par la MSA et peut aider partout dans le département.

12 décembre 2022 à 9h34 - Modifié : 12 décembre 2022 à 9h37 par Cyprien Legeay

En Mayenne, un Collectif pour la prévention du mal-être et du suicide.
En Mayenne, un Collectif pour la prévention du mal-être et du suicide.
Crédit : Envanto Elements

En milieu rural, mais aussi partout en Mayenne, le collectif des veilleurs du Pays de Loiron se donne pour mission d'aider, de parler, d'intervenir auprès de personnes en situation de mal-être. Soutenu par la MSA de la Mayenne, le collectif a une mission importante quand on sait qu'en Mayenne, le taux de suicides est 37 % supérieur à la moyenne nationale.

Béatrice Pigueller, la présidente du Collectif, explique ce qui peut pousser une personne au suicide : "Une personne qui se suicide est une personne qui ne veut pas mourir, mais qui veut arrêter de souffrir. Cette souffrance prend toute son énergie et au bout d'un moment elle se dit que ce n'est plus possible. Mais elle ne veut pas mourir, elle aime les gens, ne veut pas faire de la peine à sa famille, ses amis... Mais elle ne trouve pas d'autres moyens que de faire un geste sur lequel on ne peut pas revenir."

Béatrice Pigueller, présidente du Collectif, explique ce qui peut pousser une personne au suicide.

Alors pour éviter d'en arriver à un point de non-retour, les Veilleurs sont formés à l'écoute, au dialogue. "Nous ne jouons pas les psychiatres ou les services compétents, tient à souligner Béatrice Pigueller. Nous sommes là pour les entendre puis les orienter vers des services médicaux spécialisés." Si elle appuie sur le fait que ce n'est pas facile de détecter une situation de mal-être, Béatrice Pigueller insiste en expliquant que chacun peut devenir le veilleur de quelqu'un. "Au détour d'une discussion, autour d'un café avec sa voisine", détaille la présidente du Collectif pour la prévention du mal-être et du suicide en Mayenne (Cops 53). On peut la rencontrer et trouver que ça ne va pas très bien. On peut aller jusqu'à lui demander si elle n'a pas des idées suicidaires. Si elle n'en a pas elle vous le dira de suite, en revanche, si elle vous dit "comment vous savez ça vous ?'' alors ça veut dire qu'elle y avait pensé et là, on peut commencer à travailler."



Le milieu agricole particulièrement touché



Les membres des associations font particulièrement attention à une catégorie de population : les agriculteurs. Car le constat est sans appel, les agriculteurs se suicident plus que le reste de la population, de 20 % en moyenne. La MSA a ses propres fiches de signalements et peut remonter des cas de mal-être s'il le faut et intervenir. "Le milieu agricole est souvent un milieu d'homme. Les hommes, c'est souvent taiseux, seul. La transmission de la ferme n'est plus ce qu'elle a été, les résultats économiques, la guerre en Ukraine... Il y a plein de raisons qui font que ce milieu est plus touché."

Aujourd'hui, plusieurs numéros sont disponibles 7/7 jours, 24/24 heures si des personnes ressentent le besoin de parler. Le 31 14 est ouvert à tous. Il existe aussi la ligne Agri'Ecoute au 09 69 39 29 19.

Béatrice Pigueller, présidente du Collectif pour la prévention du mal-être et du suicide en Mayenne.