Grippe aviaire. Au Refuge de l'Arche, les oiseaux surveillés de près

La vétérinaire du Refuge de Château-Gontier-sur-Mayenne a vacciné une trentaine d'individus contre la grippe aviaire. La direction se montre vigilante face aux nombreux cas dans la région.

25 novembre 2022 à 9h09 par Alexis Vellayoudom

Vaccination Refuge de l'Arche_17 11 22_Le Refuge de l'Arche
La vétérinaire a vacciné une trentaine d'individus
Crédit : Le Refuge de l'Arche

Ballots, Saint-Aignan-sur-Roë ou encore Le Tremblay chez les voisins du Maine-et-Loire. Seulement quelques kilomètres séparent ces cas de grippe aviaire du sanctuaire animalier de Château-Gontier. Attentif, le Refuge de l'Arche a procédé la semaine dernière à la vaccination de ses oiseaux susceptibles d'être menacés par ce virus très contagieux. Les équipes sont préparées à n'importe quel scénario.


Une vaccination obligatoire tous les ans


"On est très vigilant et à l'écoute", confie Armelle Lagarde. Il y a moins d'une semaine, sa vétérinaire, Axelle Flinois, a vacciné une trentaine d'individus contre le virus, "depuis quelques années, on vaccine nos oiseaux qui ne sont pas en volières fermées", précise la directrice adjointe du sanctuaire. Parmi les espèces concernées, les oies, les autruches, les émeus et les nandous, "quand c'est la première fois, on fait une injection et trois semaines après, il y en aura une seconde. Et après, c'est une fois par an", raconte l'agronome de métier. Le Refuge a la chance d'être fournie gratuitement en vaccin par France Canard.

La Refuge de l'Arche a réalisé une première injection
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Mais la vaccination de ces espèces n'est pas une partie de plaisir. Les soigneurs doivent d'abord les habituer à rentrer dans un couloir. Il y a aussi le calcul bénéfice-risque, "c'est toujours en réflexion quand vous capturez des autruches, des émeus et bien il y a du stress lié à la capture donc il faut qu'on soit très vigilant quand on mène ce genre d'opération pour pas qu'il y ait des décès en dehors de la vaccination", rapporte la directrice adjointe.

Dans les volières fermées, la vaccination n'est pas obligatoire. "La grippe aviaire touche beaucoup les oiseaux d'eau. Après sur notre Refuge, on a beaucoup de pigeons domestiques et sauvages. C'est une espèce qui peut être porteur asymptomatique de la maladie donc on reste vigilant. Nos soigneurs ne doivent pas toucher ceux qui sont morts". Dans cette période, l'accueil des animaux fait l'objet de plusieurs mesures comme l'observation d'une quarantaine stricte.


Le Refuge peut-il fermer ?


Oui, mais seulement dans deux situations. La première interviendrait, si un cas de grippe aviaire était détecté dans l'établissement. "Dans ce cas-là, on avertit les services de l'état et on ferme l'établissement pendant une période minimum de trois semaines", confirme la directrice adjointe. Un plan d'actions serait alors activé, nécessitant notamment l'abattage des cas avérés pour les faire ensuite analyser en laboratoire. La maladie restant transmissible de l'animal vers l'homme, le port des équipements de protection individuelle serait aussi renforcé.

Le deuxième cas dépend des élevages des alentours. En cas de contamination avérée dans l'un d'eux, la préfecture pourrait alors mettre en place une zone de protection, "elle a le droit de nous fermer", précise Armelle Lagarde. Les oiseaux du Refuge seraient alors confinés et soumis à des analyses. Le Refuge appelle bien évidemment tous les élevages à respecter les mesures mises en place, "on est tous concerné par cette maladie et plus on respectera les protocoles, plus on évitera le carnage", alerte Armelle.


Une alimentation plus chère 


Mais ce n'est pas seulement la protection des oiseaux qui inquiète. La grippe aviaire a un effet que le sanctuaire ne peut pas maîtriser, la hausse du prix des volailles. Une denrée appréciée par les fauves de l'établissement qui en dévorent plusieurs dizaines de Kg par semaine. "Ça entraine une restriction et une augmentation des coûts. Ça peut monter très haut, voire doubler", confie Armelle Lagarde. 

 

L'alimentation plus chère
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

C'est pour cela que la directrice adjointe le martèle, "nous avons besoin des dons pour nourrir, soigner et entretenir nos animaux".