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Haut-Anjou. En gilets jaunes, les soignants du CHHA partent en résistance contre le projet de l'ARS

Pour protester contre la décision de l'Agence régionale de Santé de ne pas renouveler les directeurs des trois hôpitaux mayennais, les soignants du CH du Haut-Anjou porteront un gilet jaune à partir de jeudi. Ils craignent aussi le projet de l'ARS sur une mutualisation de la direction des trois hôpitaux.

Publié : 11 février 2025 à 8h56 - Modifié : 12 février 2025 à 7h59 Alexis Vellayoudom

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L'Hôpital Saint-Julien à Château-Gontier.
Crédit : CJ

Le Centre hospitalier du Haut-Anjou rentre en résistance ! Dès jeudi, les soignants lanceront les "gilets jaunes" de la santé pour protester contre l’annonce de l’Agence régionale de santé de ne pas renouveler le mandat des trois directeurs des hôpitaux mayennais. "Une décision incompréhensible et injuste pour l'hôpital le plus vertueux de la région", c'est ce qu'a martelé la Commission médico-soignant du CH du Haut-Anjou qui proteste contre l'éviction de leur directeur Eric-Alban Giroux

 

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En parallèle, les soignants craignent une gouvernance mutualisée des trois hôpitaux mayennais, un projet souvent évoqué par l'Agence régionale de santé et qui pourrait avoir un impact su l'établissement et l'avenir des consultations au Pôle santé de Segré dans le Nord du Maine-et-Loire. Les soignants rappellent que le service des urgences de Château-Gontier a souvent assuré sur l'ensemble du département pour compenser la fermeture des services à Mayenne et Laval. En signe de contestation, ils viendront, à partir de jeudi, travailler avec un gilet jaune. La mobilisation ne devrait pas avoir de conséquences pour les patients. 

 

Pour l'ARS : "aucune direction commune ne sera imposée"

 

De son côté, l’Agence régionale de Santé justifie sa décision. Elle estime que dans le cadre de la mission de médiation portée par SAMU Urgences de France pour améliorer la coordination des urgences, la collaboration entre les trois établissements est insuffisante. "Les difficultés RH, notamment le manque de médecins urgentistes, ont exacerbé ces tensions et complexifié la gestion des services d’urgence. Les trois directeurs des établissements se sont fortement investis ces derniers mois dans leurs établissements. Les contrats des trois directeurs arrivent à échéance à court ou moyen terme, et certains ont déjà annoncé leur départ. Afin de favoriser un nouvel élan dans la coordination interhospitalière, l’Agence régionale de santé a ainsi informé les directeurs qu’elle émettrait un avis défavorable au renouvellement de leur contrat au Centre National de Gestion.

 

 

Elle explique ne pas remettre en cause le travail des trois directeurs, mais souhaite relancer une dynamique. "Pour cela, un nouveau mode de pilotage doit être mis en place afin d’assurer une gestion plus efficace des urgences et un meilleur soutien aux structures hospitalières", note l'ARS. Tout en assurant, "qu’aucune direction commune ne sera imposée sans la concertation et la validation des Conseils de surveillance des établissements. Le seul objectif visé par l’Agence est de maintenir le fonctionnement des trois services d’urgence, permettant ainsi d’offrir un accès aux soins et une continuité de réponse à la population." Parmi les solutions envisagées, l'Agence régionale de Santé évoque la mise en place d'un accès régulé sur avis médical aux services d'urgence de la Mayenne. Un comité de suivi des urgences est programmé le 10 mars. 

 

Force Ouvrière demande la suppression des ARS

 

Hier, dans une conférence de presse, le syndicat Force ouvrière du CH Laval a confié que durant la journée de lundi, il fallait compter entre 8h et 10h d'attente aux urgences, en raison de la fermeture des services de Château-Gontier et Mayenne. Du jamais-vu pour FO. Selon le syndicat, le principal fautif de cette situation, c'est l'Agence régionale de Santé. "L’ARS est l’incarnation d’une bureaucratie néfaste qui multiplie les décisions absurdes et qui, sous couvert de « rationalisation », accélère la désertification médicale." Le syndicat demande la suppression de ces agences jugées "inutiles". Pour FO, le directeur du CH Laval n’est qu’un fusible et appelle "à agir".