La Bazouge-de-Chémeré : le village rénove une vieille bâtisse avec des matériaux biosourcés

A l’initiative de l’ancien maire Franck Legeay, une ancienne bâtisse du 17e siècle qui tombait en désuétude, a été rénovée avec des techniques et matériaux ancestraux.

7 décembre 2022 à 13h02 - Modifié : 7 décembre 2022 à 13h07 par Solène Bertron

L’ancienne bâtisse du 17e siècle va devenir la maison commune à La Bazouge-de-Chémeré.
L’ancienne bâtisse du 17e siècle va devenir la maison commune à La Bazouge-de-Chémeré.
Crédit : Solène Bertron

Ancienne épicerie, le bâtiment n’était plus occupé depuis un certain temps et tombait en ruine. Les élus de la Bazouge-de-Chémeré ont souhaité restaurer une vieille bâtisse du XVIIe siècle. Vouée à être une maison commune, le lieu sera « un endroit qui permet à tous de partager des moments d’échanges, de savoir », raconte l’élu qui a eu l’idée du projet, « pour causer de tout et de rien mais surtout pour avoir le plaisir de se retrouver ».

 

Des tuiles en bois, des murs en chaux

 

« On a émis le souhait de la rénover tel qu’on imagine qu’elle était à l’origine », explique Franck Legeay. À commencer par la toiture. En très mauvais état, elle devait être remise en forme pour pouvoir avancer dans la suite du chantier. Aux ardoises aux provenances diverses, les élus de la commune ont préféré des bardeaux de bois en châtaignier, le choix du durable et du circuit court. Des ouvriers de Carrouges (Orne) sont venus reconstruire la charpente « avec une technique particulière qui s’appelle la fente sur quartier qui permet aux bardeaux de châtaignier de ne pas se déformer une fois poser sur la toiture ». Seules trois entreprises en France sont habilitées à le faire.

Dans les prochains mois, les murs et l’isolation du bâtiment auront eux aussi le droit à une remise à niveau. « En lieu et place de l’isolant, on va mettre un mélange de terre, chaux et chanvre qui va nous permettre de bien gérer l’humidité à l’intérieur de la maison, et respirer correctement ».

Franck Legeay, élu à La Bazouge de Chéméré
Franck Legeay, élu à La Bazouge de Chéméré
Crédit : Solène Bertron

« On s’aperçoit que les ressources viennent à manquer »

 

Si le choix de la toiture a surtout été fait pour restaurer le bâtiment à l’identique, l’élu nous explique que l'ardoise n’est plus disponible à Renazé et que « le bardeau de châtaignier est une ressource renouvelable parce que les carrières viennent à fermer les unes après les autres, l’ardoise qui venait d’Espagne va bientôt manquer et va venir désormais du Brésil ».

Revenir à des matériaux plus durables mais aussi à des matériaux moins coûteux. L’élu Franck Legeay précise que c’est plus cher à l’achat mais sur le long terme beaucoup moins, car rare sont les toitures qui tiennent 80 ans.

 

Davantage de communes tournées vers un avenir écologique durable et prospère

 

Franck Legeay a également remarqué ce changement. « C’est quelque chose de nouveau mais je m’aperçois en parlant avec mes collègues qu’il y a beaucoup de gens autour de nous qui ont des démarches similaires. Il y a une mouvance, un changement qui est en train de s’opérer. »

Ces matériaux biosourcés sont de plus en plus présents sur le territoire des Pays de la Loire avec le Collectif Biosourcé Pays de la Loire créé en 2021. Des visites ont été organisées le 16 novembre dernier pour faire découvrir au public « la construction biosourcée ». De Château-Gontier au Pays de Craon, des bâtiments au bilan carbone faible donnent à l’écologie un nouveau visage dans nos villes et communes.