Laval. Marché solidaire étudiant : "logement, essence, nourriture... Si on peut faire des économies, on en profite"

Installé depuis février sur le campus universitaire, le marché solidaire continue d'accueillir 70 étudiants par semaine. 120 étudiants se sont inscrits à ce service qui leur permet de prendre gratuitement 7 kg de vivres par semaine et se service pourrait bien perdurer.

7 octobre 2021 à 16h56 - Modifié : 7 octobre 2021 à 16h59 par Alexis Vellayoudom

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Ils ont accès à des produits frais comme des légumes, du fromage et de la viande
Crédit : Alexis Vellayoudom

Il y a quelques mois, c'était une urgence, fournir une aide alimentaire aux étudiants lavallois. La Banque alimentaire en relation avec les Restos du coeur et en partenariat avec le Conseil départemental ont ouvert en février ce marché solidaire étudiants. Installé sur le campus universitaire de Laval, plus de 250 étudiants sont venus profiter de ce service gratuit jusqu'à juillet. Pendant l'été, une trentaine d'étudiants venaient encore et depuis la rentrée scolaire 120 étudiants se sont inscrits

 

Reportage au marché solidaire du campus universitaire de Laval
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Une dépense en moins dans le budget étudiant

 

Ce jeudi soir, sur le campus, les parkings sont pleins. C'est la sortie des cours pour les étudiants lavallois. Ça discute, ça rit, sur le chemin un modulaire installé sur un brin de verdure. Devant, une dizaine d'étudiants, sacs et cabas à la main. Tous se rendent au marché solidaire pour faire leurs courses gratuitement. Il est ouvert le mercredi de 12h à 17h et le jeudi de 17h à 20h. À l'entrée, deux marches et s'offrent à eux un vrai garde-manger. Jean-Louis Pommier, le responsable, nous accueille : "il y a du monde comme ça tout le temps. Là, les rayons sont déjà à moitié vides. Ce que je souhaiterais, c'est de récupérer plus de marchandise". 

 

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Les étudiants peuvent aussi prendre des produits d'hygiène
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Quatre bénévoles gèrent le flux. Paulette accueille les étudiants, demande leurs cartes étudiantes pour les inscrire sur sa fiche qu'elle tient scrupuleusement. Rappel des règles, 7 kg maximum par semaine pour chaque étudiant et deux produits hygiéniques. Adèle, étudiante en Droit, est une habituée : "c'est la fin du mois et je n'ai plus beaucoup d'argent". Ici, chacun peut trouver son bonheur, à gauche, les produits hygiéniques et des conserves, en face, les légumes et à droite, les produits frais comme le fromage et la viande. Depuis la rentrée, 70 étudiants viennent chaque semaine, "les étudiants sont raisonnables. Ils ne prennent que ce dont ils ont besoin, souvent moins de 7 kg. J'insiste, venez si vous avez vraiment besoin", précise Jean-Louis Pommier. 

 

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Chaque étudiant a le droit à 7 kg de vivres par semaine
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Ce soir, la majorité vient pour la première fois comme Margaux et Romane, étudiantes en Droit et originaires de Vitré : "le logement, l'essence, la nourriture, après il y a les assurances, les forfaits de téléphone donc si on peut faire des économies, on en profite". À côté, Marie vient de s'inscrire, originaire du Mans, elle est en BTS Économie sociale et familiale et veut aider son père : "il m'envoie un peu d'argent, mais il n'a pas que ça à gérer donc j'essaye de le soulager". D'autres veulent manger plus équilibré comme Elsa et sa soeur Marielle, mayennaises, qui viennent de peser leurs paniers : "on m'a dit qu'il y avait des légumes et quand on veut bien se nourrir, ça augmente le budget et comme on n'a pas de salaires, on s'est dit que ça pouvait être une bonne affaire pour nous". 

 

Une solidarité qui va au-delà du marché

 

Le marché vit grâce à 12 bénévoles qui préparent les produits, se chargent de l'approvisionnement, ils en viennent même à veiller sur les étudiants. Pour Jean-Louis Pommier, la solidarité va beaucoup plus loin que ce marché : "j'ai aidé quelqu'un à déménager son appartement. J'ai déménagé une jeune sur Poitiers. J'ai eu une jeune fille qui m'a demandé un logement pour septembre parce que le Crous lui avait refusé de prolonger de 10 jours en sachant que les nouveaux étudiants arrivaient. J'ai réussi à la reloger chez une habitante de Laval. C'est la débrouille".

 

Jean-Louis Pommier livre ses anecdotes depuis qu'il gère le marché solidaire
Crédit : Alexis Vellayoudom

 

Au départ prévu quelques mois, le marché est parti pour durer selon Jean-Louis : "au départ Coluche et les Resto, c'était pour quelques années, si on doit faire pareil, on sera encore là dans 20 ans".