Laval. Un collectif réclame le développement de l'université publique
Ce collectif d'associations, syndicats et partis politiques, principalement de gauche, demande à l'Etat d'agir sur l'offre universitaire publique. Il dénonce le financement de l'extension de l'Université Catholique de l'Ouest par les collectivités.
10 mai 2021 à 10h04 par Alexis Vellayoudom
À Laval, le financement de l'Université Catholique de l'Ouest par la région Pays de la Loire (2 millions d'euros), le Conseil départemental de la Mayenne (2,5 millions d'euros) et peut-être Laval Agglo (2,5 millions d'euros) a fait couler beaucoup d'encre et elle a aussi rassemblé. Plusieurs organisations associatives, syndicales et politiques, principalement de gauche, ont créé le CODUL pour Collectif d'Organisations pour le Développement de l'Université à Laval. Le groupe travaille sur la problématique de l'enseignement supérieur en Mayenne.
Des bacheliers mayennais lésés
Le constat, peu de Mayennais restent faire leurs études supérieures à Laval. Pourtant d'après le CODUL, la Mayenne a un grand nombre de bacheliers et de réussites au bac, mais bien souvent les solutions privilégiées sont Angers, Rennes, Le Mans et Nantes. D'autres préfèrent parfois abandonner. Ces dernières années, l'université du Maine propose aussi une 1ère année de médecine et une licence de droit, mais le CODUL regrette que ces formations ne permettent pas aux étudiants mayennais d'aller au bout de ces formations à Laval.
Le nerf de la guerre, c'est bien souvent l'argent, car pour proposer de nouvelles formations, il faut bien sûr que l'Etat investisse. Aujourd'hui, selon le CODUL, il y a une certaine frilosité à faire doublon avec des formations existantes dans la région. Conséquence, ce sont les lycéens qui sont le plus lésé. Pour Loïc Brousset, secrétaire départemental de l'UNSA éducation, c'est à l'état de corriger le tir : "les étudiants mayennais sont contraints d'aller étudier à Angers et au Mans avec des coûts liés à la vie étudiante notamment le logement. Alors que Laval pourrait accueillir ces étudiants, libérer des logements et des places à l'université pour d'autres étudiants à Angers ou au Mans. Laval pourrait devenir un petit centre universitaire et permettre aux Mayennais de rester dans le département".
L'argent public pour l'université publique
Le groupe s'oppose fermement au financement de l'extension de l'Université Catholique de l'Ouest à Laval. Une extension qui doit normalement être financée à hauteur de 70 % par de l'argent public. Laval Agglo a, pour le moment, suspendu cette décision. Il réclame davantage de formations à Laval, "il y en a qui renonce à faire des études et parte sur des filières courtes. Alors qu'ils pourraient partir sur des filières plus longues, si le service public de l'enseignement supérieur offrait des formations en Mayenne", explique Loïc Brousset.
Un cercle vicieux pour certaines entreprises qui sont en recherche des cadres et des personnes formés aux nouvelles technologies. Une mission de formation que devrait remplir l'état selon le CODUL : "ces cadres pourraient très bien être formés à Laval. On est Laval Virtual, on pourrait imaginer que ce soit un des pôles importants et d'ailleurs l'université catholique s'est positionnée sur ces sujets. Nous, on considère que c'est le service public d'éducation qui doit, d'abord, se positionner là-dessus", insiste Loïc Brousset. Il imagine d'ailleurs des campus connectés où les étudiants mayennais pourraient suivre des formations dispensées par d'autres universités, mais à Laval.
Ils ne sont pas contre l'extension de l'UCO, mais pour eux la question du financement public ne pose pas. Les membres du CODUL pourraient porter l'affaire en justice.