Le Lion-d'Angers. Élus et commerçants s'allient contre l'ouverture d'une grande surface le dimanche
L'entente des commerçants et artisans du Pays lionnais, les élus de la Ville du Lion-d'Angers et ceux de la communauté de communes des Vallées du Haut-Anjou font front commun. Ils protestent contre une ouverture du Lidl le dimanche matin, ce qui mettrait en péril les commerces du centre-ville selon eux.
Publié : 3 juin 2025 à 17h45 par Marie Chevillard
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"On doit protéger nos commerces de centre-ville". Le mot d'ordre d'Étienne Glémot, maire du Lion d'Angers et président de la communauté de communes des Vallées du Haut-Anjou (CCVHA), est clair. Alors que l'enseigne Lidl a annoncé au niveau national une ouverture le dimanche matin de tous ses magasins, ce changement ne passe pas au Lion-d'Angers. Les commerçants du centre-ville craignent une désertion de leurs boutiques au profit de la zone commerciale de la Grée, à Grez-Neuville, là où est implanté le supermarché discount.
Alors l'entente des commerçants et artisans du Pays lionnais, les élus de la Ville du Lion-d'Angers et ceux de la CCVHA ont signé un courrier commun pour défendre leur position. Courrier qu'ils ont envoyé à Philippe Bolo, député de la 7e circonscription du Maine-et-Loire, à laquelle appartient Le Lion-d'Angers, et aux quatre sénateurs du département. "On y croit, si d'autres collectivités le font aussi, ça peut marcher", assure Etienne Glémot. Ce que les signataires demandent concrètement ? Laisser la latitude aux maires d'autoriser (ou non) l'ouverture des commerces le dimanche dans leur commune, en l'inscrivant dans la loi 4D (déconcentration, décentralisation, différenciation, décomplexification).
"On a peur pour la survie du bourg"
"Lidl juridiquement a le droit d'ouvrir son magasin le dimanche matin, c'est vrai. Mais nous, élus de la communauté de communes des Vallées du Haut-Anjou, nous leur avons dit d'oublier l'engagement que nous avions pour autoriser l'agrandissement de leur magasin de 400 m2". Une réponse à la volte-face du supermarché, qui s’était engagé moralement, lors de son installation il y a trois ans, à ne pas ouvrir le dimanche.
Cette concurrence est déloyale pour le centre-ville lionnais, selon les commerçants et artisans qui le font vivre. "On a peur pour le développement du bourg, pour son dynamisme et pour sa survie, expose Morgane Busson, co-présidente de l'entente des commerçants et artisans du Pays lionnais. Je pense notamment aux deux boulangeries, à la charcuterie et la petite supérette Proxi, qui dépannent pas mal le dimanche." Pour elle, pas question de comparer une grande surface avec l'ADN des petits commerces locaux. "Ce qui fait vivre aujourd'hui le bourg, c'est aussi la proximité, la familiarité qu'on peut avoir avec nos clients. En voir partir certains, ça nous peine déjà assez comme ça..."
Ce que confirme le premier édile du Lion-d'Angers : "les artisans commerçants en centre-ville, ce ne sont pas des gens qui gagnent énormément d'argent, mais ils ont un très très gros impact sur la qualité de vie d'une commune. Nos aînés qui sont dans les bourgs, les familles qui ont envie de prendre du temps, de fréquenter les restaurants, les épiceries, les boulangeries, où on prend des nouvelles des uns et des autres... Ça, c'est vraiment très précieux".
Le camping amène des clients au centre-ville
En parallèle, les collectivités sont engagées dans une opération de revitalisation urbaine, avec un travail autour de l'urbanisme. "Notre premier objectif justement, c'est de ramener encore plus d'habitants et de fréquentation du bourg, avec les différentes activités." Des enjeux qui vont à l'encontre de cette ouverture dominicale en ZAC (zone artisanale et commerciale), d'après les élus locaux.
Sans oublier la réouverture du camping en mars 2024, pour laquelle la municipalité du Lion-d'Angers a investi 1,6 millions d'euros. Situé en bord de rivière, tout proche du centre-ville, sa fréquentation a un effet boule de neige sur les artisans et commerçants du bourg, "très heureux du fonctionnement du camping aujourd'hui", conclut Étienne Glémot.