Maine-et-Loire. L'Anjou, un décor de cinéma à ciel ouvert

Que le public angevin affectionne le cinéma, ça ne fait aucun doute. Les chiffres et l'intérêt pour le Festival Premiers Plans le démontrent avec ses 83 000 spectateurs lors de la dernière édition. Un record ! Mais que le cinéma s'attache autant au Maine-et-Loire, il fallait le parier. Depuis quelques années, le département, comme ses voisins, accueille de plus en plus de tournages et prestigieux. Dernier en date, La Pampa, un film d'Antoine Chevrollier avec l'acteur Artus, sortie le 5 février et tourné en grande partie sur le terrain de motocross de Longué-Jumelles d'où est originaire le réalisateur. 

L'Anjou Bleu s'empare du grand écran

Et le mérite revient à une politique régionale portée par le Bureau d'Accueil des Tournages des Pays de la Loire qui propose aux professionnels du cinéma un "accompagnement technique personnalisé". En clair, les offices de tourisme locaux sont réquisitionnés afin de mobiliser tous les acteurs locaux pour proposer aux équipes des solutions d'hébergement, des repas, etc. "On a des acteurs économiques locaux très content puisqu'on a des réservations dans les hébergements, on a des repas aux restaurants, des commandes chez les producteurs locaux", confiait Alexandra Brisson, directrice de l'Office de tourisme de l'Anjou Bleu.

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Le Nord de l'Anjou peut se targuer d'être l'une des têtes de gondole de l'Anjou. Sur les trois dernières années, il a accueilli les tournages de La Morsure, de Romain de Saint-Blanquat, La Passion de Daudin Bouffant, de Hung Tran Anh avec Juliette Binoche et Benoît Magimel ou en ce moment La Femme de, réalisé par David Roux et tourné dans le manoir du Verger à Chambellay. En 2024, ce sont les mines de fer de Bois II à Nyoiseau qui ont servi de décor à la série fiction sur la Seconde Guerre mondiale Deep, bientôt diffusée sur OCS. Des tournages qui ont valu à l'Anjou Bleu d'avoir obtenu en 2023 le référencement de ses décors au niveau national. "On a la chance d'avoir un patrimoine riche et pas trop dénaturé, mais aussi des fermes, des places et des entreprises. Ce sont des décors prêts à l'emploi", explique Alexandra Brisson. 

Le cinéma dans les Pays de la Loire

Si l'on dézoome, plus globalement, les Pays de la Loire sont devenus un pourvoyeur de décors. En 2024, la région a accueilli 347 jours de tournages, dont 4 longs-métrages, 12 courts-métrages et 5 séries TV. Chaque année, la Région alimente son fonds d'aide à la création cinématographique audiovisuelle et numérique. Sur l'année qui vient de s'écouler, il s'élevait à 3 M€ pour financer près de 70 projets. "1 euro investi par la Région permet plus de 5 € de dépenses directes sur le territoire, sur l’emploi et les prestataires", précise Alexandre Thébault, conseiller régional des Pays de la Loire délégué au cinéma.

Au total, selon la Région, le cinéma aurait généré 9,2 millions d’euros de retombées économiques directes et permis le recrutement de 323 postes de Ligériens pour 129 rôles distribués et 2011 cachets de figurants. "Les productions françaises peuvent dépenser jusqu'à 30 000 € par jour sur un territoire, ça peut varier entre 50 000 et 200 000 € par jour pour les Américains", précisait Pauline Le Floch, chargée de développement au bureau des tournages de l'agence régionale Solutions & co. En 2024, les Pays de la Loire ont notamment accueilli les tournages de la saison 2 de Mademoiselle Holmes, une série documentaire sur le Vendée Globe ou encore Différente de Lola Doillon.