« On est obligé de prioriser » : la pédopsychiatrie souffre en Mayenne, les jeunes patients aussi

Mayenne

Près de 300 personnes manifestaient ce jeudi 21 septembre à l’hôpital de Laval pour défendre la pédopsychiatrie en Mayenne et l’USISEA, unité d’hospitalisation pour enfants et adolescents menacée de fermeture. La spécialité manque de médecins, les agents craignent des conséquences en cascade sur les prises en charge.

21 septembre 2023 à 19h36 par Coralie Juret

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Pancarte pour défendre la pédopsychiatrie en Mayenne le 21 septembre 2023 à Laval.
Crédit : Cyprien Legeay

C’est la seule unité du département adaptée pour la prise en charge de jeunes patients présentant des conduites suicidaires : l’USISEA pourrait fermer à Laval, c’est une option envisagée par la direction de l’hôpital et l’Agence régionale de santé. L’unité mayennaise de pédopsychiatrie ne compte plus que 4 lits d’hospitalisation après le départ d’un pédopsychiatre, et sa fermeture laisserait les familles démunies, craint Sylvain Bihel du syndicat Force Ouvrière : « dans le privé on est aussi en très grosse difficulté en Mayenne, c’est même pas comme si ces patients avaient la possibilité d’être suivis ailleurs que dans le public », s’inquiète l’infirmier en psychiatrie.

Sylvain Bihel : « on se retrouve avec des impasses »
Crédit : Coralie Juret

 

Près de 300 manifestants devant le centre hospitalier de Laval

 

Les 25 agents de l’USISEA avaient prévu de se mobiliser ce jeudi midi devant leur service à l’hôpital de Laval, et appelé les Mayennais concernés à les rejoindre. La Mayenne ne compte plus que 6 pédopsychiatres pour 3,6 Equivalents temps plein (ETP), qui interviennent à l’unité d’hospitalisation mais aussi dans l’ensemble des structures publiques : CMPP (centres médico-psychologiques pour enfants), hôpitaux de jour, Escapade (suivi à domicile) et l’unité de liaison en pédiatrie. Ils devraient être 9 temps pleins, souligne FO : « il y a plus de demandes de soins, et en face on a de plus en plus de mal à avoir accès à un médecin. Donc on est obligé de prioriser ».

Sylvain Bihel : "des conséquences à tous les niveaux"
Crédit : Coralie Juret
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Près de 300 personnes manifestaient pour défendre la pédopsychiatrie le 21 septembre 2023 à Laval.
Crédit : Cyprien Legeay

 

« Qu’on ne laisse pas des familles et des enfants sans solution adaptée »

 

Une pénurie médicale qui ne touche pas que la Mayenne, mais aussi la Sarthe, et crée des tensions dans les hôpitaux de Cholet et Saumur en Maine-et-Loire. Force Ouvrière attend de l’ARS des solutions fortes pour réarmer l’USISEA : « ce qu’on demande c’est que l’ARS puisse arbitrer en faveur d’un renfort, rapidement ».

Sylvain Bihel : « l’ARS doit garantir une offre de soin adaptée sur le territoire »
Crédit : Coralie Juret

FO demande aussi l’assurance de toujours pouvoir accueillir des internes, voir des postes de docteurs juniors (des médecins en fin de cursus) au centre hospitalier de Laval.

En novembre, un médecin formé à Angers pourrait venir renforcer la pédopsychiatrie à Laval, un autre en psychiatrie adulte au Mans, a indiqué le CHU d’Angers ce jeudi à Oxygène radio. Le CHU met en place un Comité d’hospitalisation psychiatrie et travaille aussi à la mise à disposition de 10 à 14 lits pour les patients régionaux.