Sécheresse : la Confédération paysanne veut une meilleure gestion des puits

Le syndicat agricole réclame une gestion différente de l’eau et le conditionnement des financements publics. Il évoquait aussi la difficile transmission des fermes auprès des parlementaires mayennais.

20 septembre 2022 à 13h13 par Coralie Juret

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Crédit : Maginnislaura / Envato elements

Après « une année plus que sèche, il faut penser différemment ». La Confédération paysanne de la Mayenne sonne l’alerte, lors de sa rencontre annuelle avec les trois députés, deux sénateurs, le président du Département et le Préfet vendredi dernier. L’occasion pour le syndicat paysan de réclamer une gestion transparente et démocratique de la ressource en eau, des financements publics conditionnés à l'impact sur la ressource, et une meilleure gestion des puits.

« Il y a eu des arrêtés de restriction de l’utilisation de l’eau mais c’était sur l’eau publique, chacun fait ce qu’il veut une fois qu’il est sur son puits ou autre chose, et c’est là que ça ne va plus », selon Estelle Marotte, trésorière de la Confédération. Cet été, les puits et autres ressources d’eau des exploitants agricoles sont tombés à sec et « ils sont retournés vers le réseau d’eau public. Tout d’un coup le débit était énorme ».

Estelle Marotte "chacun fait ce qu'il veut sur son puits"
Crédit : Coralie Juret

La sécheresse affecte aussi la qualité de l’eau, autre problématique soulevée par la Confédération paysanne auprès des élus, avec un impact sur les cultures et la santé des animaux. La transmission des exploitations inquiète aussi le syndicat.

 

Plus de la moitié des exploitants en retraite d’ici 5 ans

 

Symboliquement reçus chez un couple de Grazay qui doit transmettre d’ici 2026, les parlementaires ont pu entendre toute la difficulté de l’exercice. Et la date fatidique approche : d'ici 5 ans, 60% des agriculteurs auront plus de 60 ans et partiront à la retraite. Le souci pour la Confédération paysanne, c'est que leurs terres partent à l'agrandissement sur « des exploitations de plus de 300 hectares impossibles à revendre ».

Estelle Marotte "les tous petits projets ont un mal fou à trouver des terres"
Crédit : Coralie Juret

Et les porteurs de projet ont parfois du mal à s'installer : « les tous petits projets à moins de 6 hectares ont un mal fou à trouver, ceux qui ont besoin de 3-4 ha supplémentaires ne trouvent plus, parce que les terres sont tout de suite reparties à des agrandissements ou des personnes qui ont plus de points de critères, et ils sont exclus » par la Safer, la Société d’aménagement foncier et d’établissement rural qui gère les dossiers d’achat de terres ou d’exploitations. Un travail est déjà engagé sur ce sujet mais « il faut continuer à en parler pour que ça change », souligne Estelle Marotte.

En complémentarité avec la Chambre d’agriculture, la Confédération paysanne 53 forme avec la CIAP et l’ADEARM, et accompagne des futurs paysans à l'installation avec Solidarité Paysans. Mais elle attend aussi de l'aide des pouvoirs publics qui se sont montrés « globalement conscient du problème ».