Laval. À l'appel de L214, 40 personnes manifestent pour la fermeture de l’abattoir de Craon

Près d’une semaine après la sortie de sa vidéo choc sur l’abattoir de Craon, l’association L214 a appelé à un rassemblement ce matin, devant la préfecture de Laval. Une quarantaine de manifestants est venue protester contre « l’égorgement d’animaux encore vivants ».

24 janvier 2024 à 19h14 par Marie Chevillard

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Les manifestants réclament la fermeture de l'abattoir de Craon pour maltraitance animale.
Crédit : Marie Chevillard

Ils ont passé la matinée sous les fenêtres de la préfète de la Mayenne, mais cette dernière ne les a finalement pas reçus. Une quarantaine de manifestants s'est réunie ce matin à Laval, pour demander la fermeture de l’abattoir municipal de Craon, à l’appel de L214. L’association de lutte contre la maltraitante animale a dévoilé jeudi dernier une vidéo tournée sur place : elle pointe « l’égorgement et la découpe d’animaux encore vivants » et l’absence de services vétérinaires. Une pétition a été lancée depuis : elle a récolté plus de 147 000 signatures.

 

Un droit de visite pour les parlementaires

 

A Laval, plusieurs militants étaient bien présents ce matin, mais aussi des sympathisants, se réjouit Sébastien Arsac, porte-parole et co-fondateur de L214. Il dénonce des images « dignes d’un film d’horreur : des animaux égorgés conscients, découpés vivants, pour nous c’est inacceptable ! D’autant plus en présence de services vétérinaires… ». Les revendications de l’associations sont plutôt simples : « la fermeture de l’abattoir, mais aussi l’accord d’un droit de visite parlementaire, précise Sébastien Arsac. C’est très important aujourd’hui, puisque les services vétérinaires ne sont pas capables de faire respecter la réglementation. »

Sébastien Arsac « On demande aussi un droit de visite parlementaire »
Crédit : Marie Chevillard

L214 a porté plainte pour « cruauté, sévices graves et mauvais traitements ». Une enquête a été ouverte par le parquet de Laval. L’association compte également déposer un recours contre l’Etat pour « manquement à sa mission de contrôle vétérinaire ».

 

Une fermeture de l'abattoir peut être évitée, selon une eurodéputée

 

La fermeture de l’abattoir n’est pas forcément inéluctable, selon l’eurodéputée Marie Toussaint présente sur place, qui réclame cependant des mesures fortes. « Les abattoirs municipaux, moins soumis à la compétitivité, sont plutôt ce qu’il nous faudrait développer aujourd’hui, reconnaît l’élue européenne. Donc soit les pratiques changent du tout au tout ; soit l’équipe dirigeante est démise de ses fonctions ; soit les responsables sont jugés ; soit il faut effectivement fermer cet abattoir. »

Marie Toussaint « L’impunité n’est plus possible »
Crédit : Marie Chevillard

A l’issue du rassemblement vers 11h30, la préfète de la Mayenne a refusé de recevoir les militants de l’association. Conséquence : les élues écologistes présentes, Marie Toussaint et Solène Mesnager, conseillère régionale écologiste mayennaise, n’ont pas accepté son invitation.

Dans un communiqué, la préfecture estime que « le seul visionnage d’images filmées par L214 ne permet pas de conclure à des cas de souffrance animale ». La Ville de Craon a démenti, elle aussi, ces accusations.