Le transport à la demande suspendu en Mayenne

Des mesures seront toutefois prises au cas par cas dès ce mercredi 7 septembre pour “assurer les urgences prioritaires, en particulier pour les personnes les plus en difficulté ou qui auraient des rendez-vous médicaux”, assure le Conseil régional dans un communiqué.

7 septembre 2022 à 13h38 - Modifié : 23 septembre 2022 à 19h40 par Coralie Juret

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Crédit : Conseil Régional des Pays de la Loire

Le courant ne passe plus entre Titi Floris, acteur majeur du transport de personnes en situation de handicap ou à autonomie réduite en Pays de la Loire, et le Conseil régional. Après une passe d’armes autour du transport des élèves mayennais en situation de handicap qui avait laissé 30 enfants sans solution à la rentrée suite à des contrats de gré à gré passés en urgence avec d’autres sociétés, la SCOP et la collectivité s’écharpent par communications interposées sur le transport à la demande, à l’arrêt depuis le 1er septembre et l’échéance du dernier marché public.

 

Nouvel appel d’offres

 

Le Conseil Régional, détenteur de la compétence transports, notamment interurbains et scolaires depuis 2017, avait lancé ses premiers appels d’offres au printemps pour renouveler les marchés publics de 4 ans. Mais la proposition de Titi Floris pour le transport des élèves mayennais en situation de handicap ne passe pas, car non conforme au cahier des charges. Sur les petits trajets de moins de 10 km par exemple, la Région ne prend pas en compte les coûts fixes rémunérant les conducteurs selon les minima conventionnels, selon la Société coopérative qui porte l’affaire au tribunal administratif la semaine dernière. L’irrégularité du dossier est confirmée par le juge, qui relève tout de même quelques défauts dans le cahier des charges de la collectivité.

 

Horaires élargis et coût du transport

 

Présent depuis 14 ans en Mayenne, Titi Floris postule également pour être reconduit sur le transport à la demande dans le département. Sans pouvoir se mettre d’accord avec le Conseil régional indiquait Boris Couilleau hier sur Oxygène Radio : “le cahier des charges avait été très modifié au mois de mars puisque la Région met en place le transport à la demande de 7h à 19h désormais, ce qui est très très contraignant pour les entreprises de transport en terme de disponibilités aux périodes de pointe. Nous avions été la seule entreprise à répondre et le prix ne convenait pas, donc non attribué. Nous avons dialogué tout l’été pour voir comment ça allait se passer au 1er septembre, nous nous étonnons effectivement qu’il n’y ait pas de consultations qui soient lancées. Donc peut-être qu’en fin de semaine, il va y avoir un nouvel appel d’offres”.

Boris Couilleau : "le cahier des charges avait été très modifié en mars"
Crédit : Coralie Juret

 

La Région dénonce un “revirement de Titi Floris”

 

Fidèle à sa ligne depuis le début de l’affaire, le Conseil régional fustige dans un nouveau communiqué ce mardi 6 septembre “une posture qui consiste à profiter de la situation en pratiquant des prix hors norme dans une forme de chantage et à prendre en otage les usagers”. D’après la collectivité, Titi Floris est revenue “en multipliant par quatre ses tarifs, contrairement à son engagement de maintenir ses prix avec une clause de majoration à +10% à partir de novembre”. De 100 000 € à 400 000 €, “cette explosion tarifaire, qui est sans aucun rapport avec la prestation attendue, est inacceptable, ajoute la Région. “Nous n’engagerons pas la Région dans cette voie”, indique Roch Brancour, vice-président en charge des transports, qui “regrette profondément cette situation qu’engendre le retournement surprenant de cette entreprise”.

Pour les usagers mayennais, le transport à la demande est actuellement suspendu jusqu'à samedi au moins. Le Conseil régional assure travailler à des mesures au cas par cas pour assurer dans les prochains jours les urgences prioritaires de transport à la demande, en particulier pour les personnes les plus en difficulté ou qui auraient des rendez-vous médicaux.