Maine-et-Loire. Sécurité routière, rugby, agriculture, qui est le nouveau préfet François Pesneau ?

Il arrive en terrain presque connu. François Pesneau est depuis quelques jours le nouveau préfet de Maine-et-Loire. À bientôt, 58 ans, il succède à Philippe Chopin, parti à la retraite. Ce nouveau préfet, qui se présente comme un homme de terrain, s'attaquera aux grands dossiers tels que la sécurité routière, les différentes problématiques liées à l'agriculture ou encore l'organisation des élections municipales en mars prochain. 

« Je ne suis pas complètement en terrain inconnu »

C'est à Nantes qu'est né le nouveau préfet, mais c'est dans le bocage vendéen, à la frontière de Cholet qu'il va passer une grande partie de sa vie. 25 ans dans la petite commune de la Verrie, près de Mortagne-sur-Sèvre. "Je ne suis pas complètement en terrain inconnu", sourit l'intéressé. François Pesneau va d'abord étudier les mathématiques à Nantes en topologie algébrique, et notamment la théorie des nœuds. Puis il enchaînera avec l'école du cadastre à Toulouse et prendra la direction de Paris où il deviendra inspecteur des impôts au service "domaine" qui assure la gestion et la valorisation du parc immobilier de l'État.

Concours de l'ENA en poche, le nouveau préfet angevin a d'abord débuté comme directeur de cabinet dans les Deux-Sèvres en 2005, puis en Guadeloupe. Après des alternances en l'administration centrale et la préfecture, François Pesneau prendra son premier poste de préfet en 2021 à Blois dans le Loir-et-Cher puis récemment à Limoges en Haute-Vienne, qu'il vient de quitter pour venir à Angers. "C'est un vrai plaisir d'être ici, confie le préfet. En Anjou, il arrive dans un département plus urbain que son précédent poste. "C'est vrai que je viens d'un département très rural. Ici, il y a des pôles importants. En revanche, contrairement à ce qu'on peut penser, Angers est une ville qui ressemble à Limoges."

Passionné de rugby et de ses valeurs

Le nouveau préfet de Maine-et-Loire ne s'en cache pas, c'est un bon vivant. "J'aime bien manger, ça se voit. Et si c'est accompagné d'une boisson, c'est encore mieux", s'amuse-t-il. Mais c'est aussi un grand passionné de sports, bien qu'il avoue être débutant sur le hockey sur glace. Après sa lecture du journal officiel, c'est le quotidien sportif L'Equipe qu'il épluche dans les moindres détails, avec une place particulière pour le rugby et le Stade toulousain. "Il ne faut pas venir me déranger quand il y a un match, sourit François Pesneau. Le rugby c'est ce qui est peut-être le plus proche de ce que j'aime, des valeurs de respect, de solidarité, de respect de l'adversaire. Et puis à la fin, ce moment convivial qui fait qu'on se retrouve tous ensemble, et même si on s'est un peu envoyé dedans, castagner sur le terrain, on boit un coup et on partage de bons moments."

Des valeurs qu'il tente d'appliquer dans sa fonction de préfet. "Il est clair que le respect et la solidarité, pour moi, ce sont deux choses qui sont extrêmement importantes, et qu'en termes de négociation, si vous essayez d'humilier votre adversaire, alors dans ce cas-là, quel que soit le niveau de négociation que vous faites, même si vous avez gagné, vous sortez perdant au final. J’aime bien chercher des points d’atterrissage sur lesquels il n’y a pas de perdants, du moins pas sans rien. Je n'aime pas qu’on humilie un camp ou un autre."

Sécurité routière et agriculture

Mais ce lève-tôt, 5 heures tous les matins, n'en n'oublie pas sa mission en Maine-et-Loire. La Sécurité routière en tête de liste. Le Maine-et-Loire affiche un triste bilan de 43 tués sur cette année 2025 (contre 38 l'année dernière, ndlr). Sur cette période de fêtes, il a déjà prévu de participer à plusieurs opérations sur le département. "C'est une politique de long terme, la question de la sécurité routière. On a eu, ces dernières années, en Maine-et-Loire, mais dans tous les départements, des relâchements dans les comportements. Ici, ça a des effets extrêmement dramatiques en matière de morts sur la route et de blessés et d'accidents. Évidemment, les bilans sont catastrophiques. Ce n'est pas le nouveau préfet qui va arriver et qui va régler tous ces problèmes en claquant des doigts. Ça n'existe pas. En revanche, il faut multiplier les actions de visibilité en mêlant à la fois les politiques de prévention et les politiques de répression. C'est ce que je vais m'attacher à faire avec l'ensemble de mes équipes."

Parmi les autres dossiers à gérer, le nouveau centre pénitentiaire sur la commune de Loire-Authion ou encore les questions agricoles comme l'eau, sujet qu'il affectionne, la viticulture qu'il va découvrir, mais aussi l'actualité avec la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Il a d'ailleurs rencontré cet après-midi les élus de la Chambre d'agriculture de Maine-et-Loire. "C'était important pour moi d'avoir ce premier échange. C'est à la fois symbolique et à la fois extrêmement important de prendre tout de suite la mesure des difficultés du département, précise-t-il. Je sais qu'il y a de la colère, mais vous savez en Haute-Vienne, c'est la Coordination rurale qui était majoritaire, notre relation était parfois virile, mais on arrivait à discuter."

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Enfin, dans les prochains mois, François Pesneau devra gérer l'organisation des élections municipales, notamment cette nouveauté pour les communes de moins de 1 000 habitants qui devront désormais présenter des listes à parité stricte. "Pendant trois ans, j'ai été en charge des élections sur la France entière. J'ai beaucoup travaillé sur cette mesure et on avait alerté sur les difficultés qu’on pouvait avoir, le travail à mener pour aider les maires à constituer des listes. Aujourd'hui, avec la possibilité de pouvoir réduire les listes, j'ai plutôt bon espoir et je ne suis pas inquiet", justifie le préfet. Pour sa part, François Pesneau rentrera en période réserve le 15 janvier.