Droit des femmes : ce sexisme ordinaire

La Journée des droits des femmes c'est aujourd'hui, vendredi 8 mars. A cette occasion nous avons interrogé pendant deux semaines des femmes du Haut-Anjou sur leur place dans leurs fonctions. Elles ne se sentent pas discriminées mais sont encore victime de sexisme ordinaire.

8 mars 2019 à 15h57 - Modifié : 8 mars 2019 à 16h22 par Coralie Juret

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Crédit : geralt / Pixabay

Un sexisme ordinaire qu'elles ont souvent intégré : "il ne faut pas s'arrêter à ces remarques" nous dit Maryline Lézé, maire des Hauts d'Anjou. Ça ne déstabilise pas outre-mesure Marie-Jo Hamard, conseillère départementale, et Patricia Maussion, son homologue à la région, qui remballent du tac-au-tac les remarques vestimentaires à leur égard, qu'elles-mêmes ne se permettraient sûrement pas envers leurs collègues masculins.

Les préjugés ont la vie dure et on regarde Géraldine Bannier comme une étrangeté lorsqu'elle devient la première femme députée de son département, la Mayenne. C'est au sein de son entourage familial qu'on rappelle à Marie Mauffret-Vallade sa place auprès de ses enfants, quand elle accepte de laisser filles et mari à Paris pour prendre les fonctions de sous-préfète de Segré-en-Anjou Bleu.

Hormis un cas de harcèlement encore trop récent que l'intéressée n'a pas souhaité rendre public, ça ne va généralement pas plus loin que des remarques ou de la "drague lourde" comme le relate la sénatrice mayennaise Elisabeth Doineau. Même si "l'on est plus exigeant avec une femme", ressent la Michelloise Marie-Jo Hamard.

Et les choses avancent, même si "on n'a pas encore atteint le but" rappelle Marie Mauffret-Vallade. La gendarmerie a ses référents égalité et le corps des officiers se féminise, même si elles ne sont aujourd'hui que 7 % de femmes, comme le Commandant Dorothée Cartier à la Compagnie de Segré. "Il y a un vrai respect au niveau local et la présence des femmes est statutaire" à la FNSEA rappelle sa présidente Christiane Lambert. Une vice-présidence féminine leur est réservée.

"Ôter les freins"

Sans parler du fait que les filles et jeunes femmes renoncent à des carrières scientifiques, fait établi, ce qui freine les femmes à prendre des responsabilités, c'est souvent la charge familiale. "Les enfants ne doivent pas être un frein" rappelle Patricia Maussion qui invite les "femmes de tous âges à s'engager à tous niveaux". "Elles doivent aussi penser que la maison peut tourner sans elles" estime la Cheréenne Maryline Lézé, mère de quatre enfants désormais grands. Et pour cela, il faut aussi que les responsabilités soient partagées entre conjoints. Leurs maris et parfois leur employeur ont souvent eu un rôle déterminant.